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STATISTIQUE DE L'INDUSTRIE MINÉRALE
ments qu'elle renferme est établie d'une façon méthodique et permet de suivre d'année en année la marche des différentes branches de notre industrie dont les ingénieurs des mines ont mission de s'occuper. La Commission s'est efforcée de dégager les résultats généraux qui, pour l'année 1898, présentent le'plus d'intérêt. Les combustibles minéraux, comprenant la houille, l'anthracite et le lignite, constituent, comme on le sait, notre principale richesse minérale. Leur production, après être demeurée stationnaire pendant quatre années, de 1890 à 1893, a repris son essor en 1894, stimulée par les progrès de la consommation, et s'est notablement accrue en 1896,1897 et 1898. Pendant cette dernière année elle s'est élevée à 32.3b6.000 tonnes, en augmentation de l.bbS.000 tonnes, soit de 5 p. 100, par rapport à l'année précédente. Son accroissement avait dépassé ce chiffre en 1897 et correspondait à 1.608.000 tonnes, soit 5,5 p. 100. Néanmoins, par suite d'une hausse sensible des prix de vente, la valeur du charbon sur le carreau des mines a passé, en 1898, de 334 à 363 millions de francs, en progrès de 8,7 p. 100. Le prix moyen de la tonne de charbon sur place, pour l'ensemble de nos mines, est, en effet, ressorti à H fr. 22 contre 10 fr. 85 l'année précédente, accusant une majoration de 0 fr. 37. D'après les estimations des ingénieurs, d'autre part, la moyenne des prix des charbons indigènes et des charbons étrangers importés qui ont été consommés dans nos divers départements s'est élevée de 18 fr. 73 à 19 fr. 46, sur les lieux de consommation, de sorte que la hausse réalisée d'une année à l'autre a été de 0 fr. 73 pour les consommateurs. Ce-renchérissement, après six ou sept années de baisse ininterrompue, est un des faits caractéristiques de l'année 1898. 11 a pour principale cause le développement de l'industrie métallurgique, surtout dans la région de l'Est. Les 32.356.000 tonnes de charbon extraites en 1898 se décomposent en : 30.172.000 tonnes de houille ; 1.654.000 tonnes d'anthracite; 530.000 tonnes de lignite. Ces différents combustibles sont bruts ou triés, ou bien encore lavés, c'est-à-dire propres à la consommation. Leur total comprend les quantités brûlées pour actionner les machines des houillères, qui composent 2.173.000 tonnes.
ET DES APPAREILS A VAPEUR.
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19.287.000 tonnes (près des deux tiers de l'extraction) ont été fournies par notre grand bassin du Nord et du Pas-de-Calais: 3.912.000 par les bassins de la Loire ; 2.341.000 par ceux de la Bourgogne et du Nivernais; 1.974.000 par ceux du Gard ; 1.781.000 par ceux du Tarn et de l'Aveyron; 1.123.000 par le Bourbonnais; 464.000 par l'Auvergne. La Provence a fourni la majeure partie du lignite (481.000 tonnes). Les Vosges, les Alpes occidentales, l'Hérault, la Creuse, la Corrèze, les petits bassins de l'Ouest ont contribué dans une proportion moindre, mais encore notable, à l'extraction de la houille. On a constaté un surcroît d'activité dans tous les bassins importants, à l'exception de celui du Bourbonnais, où les couches vont en s'épuisant. Notre consommation a été de 43.295.000 tonnes. Elle a progressé de 3,5 p. 100, soit dans une proportion un peu moindre que notre extraction; elle poursuit néanmoins une marche ascendante depuis cinq ans. Au contraire, nos importations présentent une légère baisse. Elles ont été de 11.223.000 tonnes, qui en représentent 11.917.000, si l'on remplace le coke importé (1.388.000 tonnes) par la houille correspondante. Les quantités de charbon venant de l'Angleterre l'emportent, depuis plusieurs années, sur celles du charbon venant de la Belgique. L'Allemagne, d'où nous lirons un peu plus de coke que de houille, ne vient qu'en troisième ligne. Nos exportations de combustibles minéraux ont reçu un léger accroissement; toutefois elles n'ont pas dépassé 1.073.000 tonnes effectives ou 1.101.000 tonnes de charbon exprimé en houille.Elles forment seulement 3,4 p. 100 du montant de l'extraction. On voit, d'après les chiffres précédents, que notre production atteint environ les trois quarts de notre consommation. En 1898, on a compté 65 départements où l'on a fait usage de houilles étrangères; toutefois 13 d'entre eux seulement en ont reçu plus de 175.000 tonnes. Les plus forts consommateurs sont, sous ce rapport, ceux de Meurthe-et-Moselle, de la Seine, de la Seine-Inférieure et du Nord; ces quatre départements, à eux seuls, n'ont pas consommé moins de 5.425.000 tonnes de combustibles anglais, belges ou allemands, exprimés en houille. En y ajoutant la Loire-Inférieure, on arrive à 5.999.000 tonnes, soit plus de moitié de nos importations.