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DES /111/dRAUX.' SUR L'E'LECTRICIT
fragmens roulés, lorsqu'on leur rend peu-à-peu le poli, reprennent par degrés les états intermédiaires par lesquels ils avaient passé, et finissent par recouvrer entièrement leurs propriétés primtives avec tout leur éclat entre les mains du lapidaire. Pour faire les expériences relatives au caractère électrique, j'isole, si cela est nécessaire, le morceau que je veux éprouver, en l'attachant avec de la cire ordinaire a l'extrémité d'un bâton de gomme-laque, ou de cire d'Espagne; puis, tenant ce bâton à la main, je passe à plusieurs reprises le fragment sur une étoffe de laine ou sur du drap, et je le présente successivement à deux appareils mobiles, où se trouvent développées d'avance les deux espèces d'électricité. Ces appareils extrêmement simples, dont j'ai donné en détail la description et les usages dans le Traité des caractères physiques des pierres précieuses (1), consistent, l'un dans un petit barreau de spath d'Islande suspendu librement un fil de soie, et l'autre dans un bâton de cire d'Espagne, surmonté d'une pointe d'acier, qui sert de pivot à une 'aiguille de cuivre ou d'argent. 11 ne faut que presser une seule fois entre deux doigts le barreau de spath, pour y faire naître une électricité vitrée très-sensible. QUant à l'aiguille métallique, on lui communique relectricité résineuse à l'aide d'un bâton de cire d'Espagne, ou d'un morceau de succin
que l'on a frotté, et qui lui transmet par le contact son fluide excédant. Quand le temps (1) Paris, 1817, chez madame veuve Courcier, rue du Jardinet, quartier SaintAndrédesArts.
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'est sec, on'peut, pour pins d'uniformité, substituer au spath un appareil semblable au
cond , en se servant, pour le mettre à l'état élec-
trique, d'une lame de verre de vitrier, que l'on fait passer à plusieurs reprises entre les doigts. On réussira même par un temps humide, si l'on a la facilité de présenter au feu pendant un instant la lame de verre avant de l'employer. Des expériences aussi délicates exigent, de la part de celui qui les tente, une attention éclairée et soutenue, à laquelle leur succès est attaché. Je pense qu'on me saura gré d'indiquer ici les précautions utiles, ou même indispensables, pour obtenir le véritable résultat. 11 est quelquefois nécessaire de frotter les corps à différens endroits de la laine ou du drap, lorsqu'ils éprouvent de la difficulté à s'électriser malgré leur isolement. Il faut aussi avoir soin de préférer la répulsion à l'attraction pour reconnaître l'espèce d'électricité dont le minéral s'est chargé; car il pourrait arriver que le corps que l'on
présente à l'un des appareils désignes plus haut ne se fût pas électrisé, ou qu'ayant acquis d'a-
bord de la vertu, il l'eût perdue ensuite et fût rentré dans l'état naurel; et comme il y aurait attraction, on se croirait en droit d'en inférer que la substance possède l'électricité opposée à celle qui réside dans l'appareil. Pour se mettre à l'abri de cette cause d'illusion il faut commencer par présenter le corps à l'aiguille non isolée; s'il y a attraction, on sera certain qu'il
est dans l'état électrique, et s'il attire ensuite l'aiguille électrisée, ce second effet indiquera dans le même corps l'existence d'une électricité
contraire. Quant à la répulsion, elle fait cou-