Annales des Mines (1818, série 1, volume 3) [Image 161]

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lente spentanée, j'ai obtenu d'abord quelqiies cristaux octaèdres, puis un grand nombre de cristaux cubiques. Enfin les cristaux cubo-octaèdres,soumis à la même épreuve, ont donné à-peu-près autant de' cristaux octaèdres que de cristaux cubiques. Les deux premiers résultats m'ont fait soupçonner que, dans l'opération primitive, j'avais trop précipité la cristallisation , et que dès-lors les cristaux .oct:.,.èdres , en 'se formant, avaient

entraîné, en _quelque sorte mécaniquement, quelques portions d'alun cubique ; de même

-que les cristaux cubiques avaient entraîné quelques portions d'alun octaèdre. J'ai répété alors

l'expérience fondamentale, et après avoir fait bouillir la solution d'alun sur un carbonate insoluble et avoir filtré, je l'ai abandonnée immédiatement à l'évapoeation lente spontanée. Dans ce cas il s'est formé, l'une après l'autre, deux sortes de cristaux, les premiers- octaèdres ,

les autres cubiques ; et il n'y a pas eu de cristaux intermédiaires sous la forme cubo-octaèdre.

J'ai recueilli ces cristaux séparément, puis je les ai fait dissoudre à part, et j'ai soumis leurs solutions à l'évaporation lente. Je n'ai obtenu alors dans chaque expérience que des cristaux entièrement semblables à ceux que j'avais fait dissoudre.

Pour faire une expérience synthétique comparative , j'ai fait dissoudre dans l'eau parties égales de cristaux octaèdres et de cristaux cu-

biques d'alun. J'ai partagé la solution en deux portions, dont l'une a été abandonnée à l'évaporationlentespontanée, et l'autre à été évaporée

au feu, de manière à ce qu'elle pût donner

DES FOIIMES DES CftiSTA.ÜX.

promptemen t des cristaux par le refroidisse.: ment Dans. la preiMère portion de solution; I es cristaux - octaèdres et cubiques se sont dé. poses l'un lippes l'autre séparément ; dans la seconde , il s'est t'oviné d'abord quelques cristaux puis une grande quantité de 'cristaux cubo-octaedreS -et enfin des cristaux cubiques. Les cristaux cnbo-octaèdres ayant été redissous de nouveau, et leur solution abandonnée

à l'évaporation lente, les formes octaèdres et

cubiques -e sont de nouveau séparées. 73. Ces résultats me paraissent extrêmement importans , tant sous le rai port de la théorie des variations de formes d'une même substance, que sous celui de la composition même des cristaux de diverses formes ; ils me semblent conduire à admettre que les cristaux cubiques et les cristaux octaèdres sont des composés d'au ordre particulier , qui ont différens degrés solubilité, et qui , d'après cela , sont suscep-

tibles de se précipiter l'un après l'autre d'une même solution ( comme il résulte de quelques-

unes de mes expériences) ,de se mélanger chimiquement (et alors l'un d'eux imprime sa forme

à l'autre) , ou enfin de se réunir en un seul

composé particulier, qui donne lieu à des crise taux qui participent à- la -fois du cube et de l'octaèdre. Ce dernier fait prouve en outre que ces deux composés ne constituent pas deux es-

pèces distinctes.

D'après cela je serais porté à .concevoir que les cristaux naturels , où l'on reconnaît les traces de plusieurs formes :particulières , pourraient quelquefois être considérés .comme resultans Tome M. 5', livr. X