Annales des Mines (1821, série 1, volume 6) [Image 148]

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MINERAIS

On sait que le manganèse de Romanéche ren-

ferme une assez grande quantité de baryte. N. Vauquelin a prouvé que cette terre devait s'y trouver à l'état de combinaison avec foxide de manganèse. Voici quelles sont les propriétés de ce minerai. Par la distillation, il donne de l'eau, et Si l'on

pousse la chaleur jusqu'au rouge naissant, il perd en même temps un peu d'oxigène. Lorsqu'on le soumet à une forte calcination il devient d'un brun foncé , et éprouve une perte de poids, c[ui consiste uniquement en eau et en gaz oxigène. Si la chaleur a été soutenue pendant un temps .suffisant, tout le manganèse est amené à. l'état d'oxide rouge, comme je le prouverai tout-à-]'heure - mais cette transformation s'opère plus difficilement dans ces minerais que dans ceux qui ne renferment pas de baryte. En chauffant pendant quelque temps le mine-

rai de Romanèche avec le contact du charbon , le manganèse qu'il contient se change en-

tièrement en,protoxide, et la baryte se trouve en partie à l'état caustique et en partie combinée avec de l'acide carbonique. Voici comment j'ai fait l'expérience pour éviter toute perte acciduntelle : j'ai pris un morceau de minerai du poids de 15 à 20.g., je l'ai placé dans un creuset brasqué , et j'ai rempli ensuite ce creuset de. poussière de charbon fortement tassée; j'ai couvert ce creuset, et je l'ai tenu pendant environ une demi - heure à la chaleur d'un fourneau de calcination ordinaire, chaleur qui s'élève au plus à 5o° pyrométriques. J'ai ouvert le creuset 'avec précaution, j'en ai retiré le morceau 'de

DE MANGANkSE. 299r minerai , et j'ai recherché si la brasque qui l'entourait n'en renfermait pas quelques débris. La matière s'est légèrement fendillée et était devenue d'un gris verdâtre très-clair ; elle se dissolvait promptement dans l'acide muriatique concentré sans répandre la moindre odeur de chlore, et en produisant seulement une légère efflorescence due à l'acide carbonique qui -s'était combiné avec la baryte.. Dans une expérience faite

sur la variété compacte, le minerai a perdu, par une forte calcination 0,121 d'eau et d'oxigène , et le résidu contenait 0,69 d'oxide de

manganèse put':. le même minerai, chauffé dans un creuset brasqué , a perdu 0,147 et a absorbé 0,02 d'acide carbonique ;la perte réelle d'eau et d'oxigène qu'il a éprouvée était donc de 0,167 par la simple calcination, la perte et

comme' n'est que de 0,121 , il s'ensuit que les 0,69

d'oxide de manganèse contenus dans le minerai après la calcination , ont abandonné 0,046 d'oxigène en se transformant en protoxide par le contact du charbon : or, 69 d'oxide rouge de manganèse sont composés de 0,6445.de protoxide et de 0,0455 d'oxigène ; il est donc prouvé par ce

résultat que le manganèse contenu dans les

minerais barytiques est i amené à l'état d'oxide rouge par la calcination. Chauffé dans un creuset brasqué , à la température de i5o° pyrométriques, avec un poids égal au sien de verre terreux, très - siliceux le minerai de Romanèche produit un verre com-

pacte , transparent, d'un gris de silex un peu jaunâtre, et né perd qu'environ 0,170 de son poids. Ce fait prouve qu'il flacon tien t pas d'antres

matières volatiles que de l'eau et de l'o-xigène.