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| (108) | |VI. - ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR. | |Nombre des accidents et des victimes dans les établissements de différents genres. - Les accidents d'appareils à vapeur donnent lieu à des rapports circonstanciés de la part des ingénieurs des mines ou des commissions de surveillance, suivant que ces appareils fonctionnent sur terre ou sur les bateaux. Ces rapports sont soumis à l'examen de la Commission centrale des machines à vapeur. |Aucun accident n'est survenu en Algérie. En France, d'après l'Etat qu'a adressé cette dernière commission et que reproduit in extenso la présente statistique (tableau n°35), il y a eu 36 accidents occasionnés par l'emploi de la vapeur durant l'année 1895. Sur ce nombre, 13 n'ont causé que des blessures très légères, ou simplement des dégats matériels. Aux 23 autres correspondent 38 tués et 30 blessés ayant eu plus de 20 jours d'incapacité de travail. On compte deux accidents de moins, mais 23 tués et 10 blessés de plus qu'en 1894. |L'année 1895 se fait remarquer en effet par des accidents de chaudières à vapeur d'une gravité exceptionnelle. |Dans une mine de houille du département du Gard (la Vernarède), 9 personnes ont été tuées par l'explosion d'une chaudière installée souterrainement. Cet appareil, très ancien, faisait partie, avec deux autres semblables, d'un massif installé pour le service d'un puits. Les débris ont montré que la tôle en était profondément corrodée et amincie. |Un autre accident, dont les suites ont été également très graves, s'est produit dans une exploitation agricole, à Bouhy (Nièvre). Pendant un arrêt du moteur, déterminé par l'obstruction des conduites d'alimentation, l'enveloppe d'une locomobile batteuse s'est violemment déchirée ; sept personnes ont été tuées par les fragments, une très grièvement blessée et deux blessées légèrement. |Enfin, une explosion qui aurait pu avoir des conséquences encore plus regrettables si l'accident ne s'était produit pendant le déjeuner des ouvriers, est arrivée dans une tréfilerie à Joinville-le-Pont (Seine). Une chaudière horizontale à deux corps cylindriques s'est partagée en deux. Tandis que le fond était projeté d'un côté, le corps de la chaudière est parti en sens inverse, est allé démolir la maison du concierge, l'écurie voisine et endommager gravement le bâtiment des bureaux ; quatre personnes ont été tuées et trois autres grièvement blessées. |Il y a lieu de signaler aussi deux accidents de récipients. |Dans un tissage à Bussang (Vosges), deux personnes ont été tuées et quatre blessées dangereusement par l'explosion d'un tambour. |A Novillars (Doubs), un accident du même genre dans une fabrique de cellulose a | |(109) |causé la mort d'une personne et occasionné des blessures plus ou moins graves à cinq autres. |Le tableau suivant donne la classification des 36 accidents et de leurs victimes par espèces d'appareils. | |[tableau] | |Les établissements où les accidents se sont produits se divisent comme suit : mines, carrières et annexes, 2 ; usines métallurgiques, 2 ; agriculture, 5 ; industries alimentaires, 5 ; industries chimiques, 4 ; tissus et vêtements, 7 ; papeteries, 3 ; entreprises de travaux et divers, 5 ; chemins de fer, 1 ; bateaux et engins flottants, 2. |Enfin, la réparition des accidents s'établit de la manière suivante, d'après les causes présumées : | |1° Condition défectueuses d'établissement : |[tableau] | |ECOLE DES MINES de Paris |Bibliothèque