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LETTRE
qui peut avoir les plus fâcheuses conséquences pour une chose bonne et même essentiellement bonne, telle que le percement des puits forés. Aussi je pense qu'on ne devrait jamais en entreprendre aucun sans un examen préalable et approfondi de la constitution physique du pays afin de déterminer d'avance le degré de proba-
bilité ou les chances de succès du puits pro-
jeté.
Sous ce rapport, je vais d'abord faire con-
naître à l'Académie dans quelles conditions géologiques se trouve la ville de Lyon, et par conséquent la place de Belleconr- , sur laquelle le conseil municipal veut , dit. on , établir des puits forés.
La ville de Lyon est élevée de 162 mètres au dessus de la mer. Le granit ou , pour parler plus
généralement, le terrain primitif existe dans
323 Même de la Saône au dessus du pont du Change; SUR LES PUITS FORÉS.
on l'a trouvé dans les fouilles des fondations de plusieurs maisons sur /e quai des Célestins: il a été également reconnu dans plusieurs puits de .différens quartiers du centre de la ville; enfin il l'a été Clans les caves de l'hôtel Tholozan, en se rapprochant du Rhône; et, si je ne me trompe, on l'a même découvert depuis dans des fouilles faites au pied de la pente orientale de la montagne, sur le quai Saint- Clair.
Ainsi le fond du Delta d'entre les deux ri-. vieres, sur lequel est bâtie la ville de Lyon, présente de distance en distance et à peu de pro-
fondeur le terrain primitif : d'où je puis con dure qu'il existe généralement sous toute la ville, niais sans pouvoir cependant en fixer les limites ni la manière d'être, non phis que la profondeur à laquelle il se trouve. Les fouilles qui ont été faites et les puits qui
Lyon sur les deux rives de la Saône. Sur la droite il forme la montagne de Fourvières, élevée de
ont été percés dans les, différens quartiers de.
quent de 287 mètres au dessus de la mer. (Voyez les deux coupes géologiques, Pl. XI ,fig.1 et 2, du sol de la ville de Lyon.) Sur la rive gauche de la Saône, le terrain primitif constitue la montagne de la Chartreuse, qui présente sur son sommet, à la Croix-Rousse, une déposition argileuse plus ou moins sableuse, et dans sa pente orientale, sur la rive droite du Rhône, des sables argileux mélangés de galets, ou cailloux roulés, dépôt de la grande effluve
personne, ni ingénieur, ni architecte, ni naturaliste, ni géologue, personne , dis-je , n'a re-
125 mètres au dessus de la ville, et par consé-
descendue de l'Est ou des Alpes, dont on retrouve des vestiges dans tous les environs de Lyon et dans le bassin du Rhône.
Le terrain primitif est apparent dans le lit
Lyon auraient pu servir à déterminer exactement cette profondeur et l'étendue du terrain primitif sous les a t terrissemens du Rhône, qui constituent essentiellement la surface du terrain de l'entredeux rivières; mais je crois que, jusqu'à ce jour,
cueilli ces renseignemens, qui, dans la question,
seraient d'un grand intérêt, et nous en donneraient la solution d'une manière certaine : nous savons seulement que sur un grand nombre de points on a reconnu le granit. L'expérience nous a appris que les fontaines
artificielles qu'on obtient à l'aide de -la sonde proviennent des nappes d'eaue souterraines qui 2r.