Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
40°
OBSERVATIONS
CHAPITRE II. EMPLOI DES EFFETS ELECTROCHIMIQUES POUR PRODUIRE DES COMBINAISONS.
§ i". Exposé des moyens propres à former des combinaisons.
J'ai fait connaître, dans plusieurs mémoires, comment on pouvait 'opérer des décompositions avec des forces électriques moindres que celles qui proviennent du contact de deux métaux. Si l'on Met dans un verre cylindrique une dissolution métallique de cuivre par exemple, versant dessus, avec la plus grande précaution, de l'eau distillée ou de l'eau acidulée, de manière que les liqueurs soient séparées, et plongeant dedans une lame de cuivre, au bout de quelques heures la lamé est recouverte d'un précipité de cuivre à l'état métallique. On en a conclu que les métaux peuvent former, avec leurs dissolutions et l'eau, des chaînes électriques dont l'action précipite le métal.
Ce fait s'explique aisément d'après les principes que j'ai établis précédemment. En effet, les dissolutions métalliques sont positives par rapport à l'eau; le bout de lame de métal qui plonge dans les premières doit donc leur prendre l'électricité positive et être le pôle négatif d'une pile ; il est tout simple que le métal se précipite dessus. Bucholz pensait que toutes les dissolutions métal-
liques jouissaient de la même propriété mais il n'en est pas ainsi, puisque le zinc le fer et le manganèse, avec une dissolution de leurs sulfates
respectifs et de l'eau, donnent des effets électriques contraires à la loi générale ; aussi n'aperçoit-on aucun précipité. La chimie se compose de deux parties distinc-
SUR L'ÉLECTROCHIMIE.
40 I
tes, l'analyse et la synthèse : la première, qui apprend à séparer tous les élémens dont un corps est formé, a été portée, dans ces derniers temps, à un grand degré de perfection; mais il n'en est
pas de même de la seconde, qui montre com-
ment on peut recomposer un corps, au moyen de ses élémens, quand il appartient au règne minéral et à la nature organique ; car l'on est parvenu jusqu'a présent à ne former qu'un petit nombre de composés qui s'y rapportent. La difficulté de recomposer des corps naturels tient aux procédés dont on fait usage ordinairement : en effet, comment opère-t-on des combinaisons ? C'est en faisant réagir les uns sur les autres des corps dissous dans des liquides, ou en employant l'action du calorique et quelquefois celle de l'étincelle électrique, modes d'action trop rapides pour un grand nombre de composés,surtout pour ceux de nature organique, qui, formés des mêmes étémens, ne diffèrent souvent entre eux que par de faibles variations dans les proportions et quelquefois seulement par leur mode d'agrégation. En outre, quand on fait réagir deux corps l'un sur l'autre pour déterminer une combinai-
son, toutes leurs parties constituantes concourent en même temps à l'effet général, et le chimiste n'a pas toujours la possibilité d'empêcher la réaction de l'une d'elles ; ce qui doit restreindre
le nombre des produits : souvent aussi il ne peut employer les élémens des corps à l'état naissant, circonstance si favorable à l'action chimique. L'électrochimie, au contraire, telle que je la considère, n'emploie que des corps à l'état naissant et des forces excessivement faibles, qui, produisant les molécules pour ainsi dire une à
