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INFLUENCE DU COKE
il se produisait toujours Une scorie siliceuse. Je ne suis pas éloigné de croire cette silice en corn-
binaison dans le phosphate, car j'ai remarqué qu'en traitant par l'acide nitrique quelques phosphates naturels, j'obtenais constamment de petits flocons gélatineux. Je n'ai, du reste, ajouté aucun fondant ni réd uctif à ce dernier minérai.
Ce qu'il y a de très remarquable, c'est que tous les culots et mates obtenus étaient d'autant plus adhérens à la brasque que celle-ci était plus sulfureuse; ce qui dépend évidemment de l'affinité
du sulfure métallique pour les sulfures du coke, puisqu'il n'y en a d'ailleurs aucune entre le carbone et les sulfures essayés, et en même temps rend raison du fait suivant, que l'on observe généralement dans les fourneaux à manche. Si la fonte a lieu an charbon de bois, on remarque à la tuyère que les gouttelettes de plomb
réduit qui tombent sur le combustible ne font que glisser à sa surface, et, coulant de suite dans
le bassin de réception , se soustraient ainsi à l'action directe du vent ; tandis qu'avec le coke il y a une adhérence très forte qui contribue à la vaporisation , puisque l'action du calorique et des soufflets se prolonge sur le métal jusqu'à ce que le combustible soit descendu ou consumé. On avait attribué cette union à la texture caverneuse du coke, qui permettait aux globules métalliques de s'implanter dans ses pores : cela est en partie vrai ; mais il est évident encore que la même affinité que l'on remarque au creuset brasqué a lieu aussi dans les fourneaux, et que l'adhé-
DANS LE TRAITEMENT DES. MINER: DE PLOMB. 46i
sion purement mécanique est favorisée puissamment par une combinaison -chimique. Cette même adhérence des substances métalliques et des scories avec les brasques de coke me donne aussi lieu d'observer, avec plus d'attention qu'on ne l'avait fait jusqu'à présent, la formation
des bonnets, qui ne sont autre chose que des scories qui cristallisent dans les bassins de réception. Quand ces bassins sont creusés dans la brasque
de charbon de bois, les bonnets s'en détachent si facilement que le médiocre travail qu'ils occa, sionent alors est cause du peu d'intérêt qu'on y avait porté, au point que, dans plusieurs usines, où ils se forment à chaque instant,, on n'en con-
naît pas même le nom : mais il n'en est plus de même avec le coke ; ils s'y combinent en quelque
sorte, au point que ce n'est qu'avec les plus grandes peines et toujours aux dépens de la brasque qu'on parvient à les enlever, si une fois ils ont acquis quelque puissance. Ces bonnets doivent leur naissance à un petit bourrelet de scorie, qui se fige d'abord à la partie supérieure du bassin, soit par le refroidissement naturel , soit par le contact d'une matière froide ou même solide quelconque : ce bourrelet., une fois constitué, attire à lui et condense peu à peu, par la force de cristallisation, toutes les scories voisines, et, suivant toujours les parois du bassin , pénètre jusqu'au fond, déplace la matte, et le plomb en le soulevant, et finit par former une capsule complète, dans laquelle restent en dépôt les matières fondues. Si le fondeur :ne s'y oppose pas a temps en ,