Annales des Mines (1819, série 1, volume 4) [Image 311]

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SUR LÀ GEOLOGIE 620 sont descendues de Saint-Laurent vers Courbouzon, ayant formé, dans cette partie fort large de

la vallée, deux galeries au lieu d'une, séparées par un massif, soit de bancs de gryphytes , soit de marnes plus solides qu'ailleurs, de chaque côté duquel l'affaissement aurait eu lieu comme dans deux vallées différentes, et qu'an-delà les deux courans réunis aient entraîné la totalité des bancs dépourvus de tout soutien. Ces bancs, arc-boutés les uns contre les autres, opposèrent une telle résistance aux eaux, qu'elles

furent forcées de s'ouvrir un passage à l'ouest près du village de Gevingé. Les bancs de la droite de ce mont se trouvent renversés sous plusieurs angles clifférens ; ils

présentent d'abord une inclinaison d'environ 4o degrés, puis elle passe 75. Enfin, les bancs

compactes et oolithiques sont dans une position

absolument verticale ; ceux de la gauche sont plus affaissés que les premiers, mais ils n'offrent qu'une seule inclinaison. La maison de campagne de feu M. le pair

de France Vernier est située au sommet de ce

mont, à la séparation des deux systèmes de bancs renversés. C'est à son pied que l'on exploite, dans la for-

mation du calcaire à gryphytes , la carrière de gypse de Courbouzon. Je dois prévenir, avant de terminer ce niémoire, que les deux formations ,des terrains de la chaîne du Jura avaient déjà été indiquées par plusieurs géologues; mais je ferai remarquer en même temps, qu'ils considéraient celle qui ren-

ferme les gryphytes, comme étant plus moderne que celle du calcaire compacte,proprement dit

DE LONS-LESAUNIER.

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du Jura, qui se brise aise'ment en éclats conchoïdes. La cause de cette erreur tenait à ce que l'étendue et les limites respectives de ces formations n'étant point connues, on supposait d'abord les corps organisés excessivement rares dans la seconde et très-abondans dans la première, ensuite les couches plus généralement horizontales dans, celle-ci que dans celle-là; de sorte que la foima du calcaire, dont les couches affectent une structure arquée, paraissait se rapprocher., des terrains de transition, tandis que celle du calcaire à gryphytes était regardée, avec raison,' comme un terrain secondaire dans toute la force da terme. Le fait géologique le plus important que j'ai constaté dans ce mémoire, et dont le creusement des vallées et des grottes de cette contrée a dû être une conséquence nécessaire, était inconnu : je veux parler de l'existence de masses énormes de bancs de marne, sous le calcaire à gryphytes, et sous les différens étages de calcaire oolithique; il fallait, pour expliquer ces grands effets, avoir recours à des hypothèses purement gratuites. Enfin, ces marnes, qui semblent toujours être en recouvrement, soit au fond des vallées, soit au pied des plateaux ou à leur sommet, n'étaient pas distinguées, quant à leur formation, de celles qui se trouvent en lits irréguliers parmi les argiles, les sables et les terres graveleuses; on les regardait comme ayant été déposées postérieurement au creusement des vallées. Il en résultait que les niasses gypseuses du Jura, qui sont les plus anciennes de toutes les masses minérales de cette chaîne, paraissaient être d'une formation infiniment plus moderne.