Annales des Mines (1832, série 3, volume 1) [Image 5]

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TERRAIS DE CRAIE

Les premières couches du terrain de craie se montrent au sortir de Castegon , elles sont composées de calcaire compacte gris clair, à cassure esquilleuse. En s'élevant sur le sommet des escarpemens qui surmontent l'Essera ce calcaire devient très-marneux, et il alterne avec des couches qui sont à la fois schisteuses et marneuses; les fossiles sont assez rares dans ces couches inSuite des couches de la férieures : nous y avons cependant trouvé quelvallée de ques moules d'oursins, de peignes, de plagiosrEssera. tomes et des huîtres très-larges. La plupart de ces fossiles sont trop imparfaits pour qu'on puisse indiquer les espèces auxquelles ils appartiennent;

néanmoins, nous pouvons affirmer qu'ils sont habituels au terrain de crie. La direction des couches, très-régulière dans presque trn't - --léfilé de éprouve des variatiors Pu arrivant à Campo. Elle Castegon'

s'éloigne delnr

nérale de la chaîne, et les

couches para,sent ,onverger vers un point qui serait, à l'ouest, entre la vallée de l'Essera et celle de la Cinca. Les 'ouches, dont l'inclinaison était au plus de 20 degrés, sont presque verticales. Ce changement dans la directon et l'inclinaison des couches est en relation avec une circonstance particulière que présente le terrain. Au milieu du calcaire compacte gris clair se trouvent en stratification concordante des couches d'une brèche calcaire, dont les fragmens anguleux sont

Brèche cal- de la même roche que celles qui empâtent ces caire et

opliite coda- fragmens

et qui forment les couches contiguës ;

vées dans le outre cette sinrrularité remarquable d'être comterrain. posée de fragmens et d'une pâte identiques, cette

brèche contient des masses tantôt arrondies, tantôt anguleuses, plus ou moins considérables,

DES PYRÉNÉES ESPAGNOLES.

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d'ophite. Dans quelques couches elles sont trèsnombreuses , et donnent à la roche l'apparence

d'un poudingue à galets d'ophite et à pâte de calcaire; ces fragmens d'ophite ne sont accompagnés d'aucun galet étranger au terrain de craie. L'ophite étant , d'après plusieurs observations récentes que nous avons faites conjointement avec

M. Élie de Beaumont, plus moderne que les terrains tertiaires, la présence de fragmens de cette roche au milieu de couches régulières du terrain de craie est un fait singulier et difficile à expliquer. La seule supposition qui nous paraisse en rendre compte est d'admettre que l'ophite a été

injecté dans le terrain à un état assez liquide, et qu'il s'est ensuite concentré en nodules à la manière des agates. Le mouvement que le terrain a dâ éprouver par suite du soulèvement de l'ophite aura fait glisser les couches les unes sur les autres, de sorte qu'il en sera résulté un froissement considérable qui aura brisé les calcaires et formé sur place la brèche qui sépare les couches de calcaire compacte. Cette disposition existe sur à peu près 1,000 OU 1,200 toises d'épaisseur, elle cesse dans la des-

cente vers Campo. Près de cette ville, la vallée s'élargit pendant une demi-lieue environ par la réunion de vallées latérales. Bientôt un second défilé commence; il est moins étroit que le premier, ce qui tient sans doute à la nature des couches, qui sont peu solides; mais d'après sa direction il est évidemment le prolongement de la même fente qui a produit le défilé entre Castegon et Campo. Le commencement de ce défilé est formé de couches d'un calcaire compacte de même nature