Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
126
CALCAIRES AMYGDALINS
de leurs cloisons. L'allongement queprésentent ces corps organisés parait entièrement dû aux conditions sous lesquelles le dépôt a eu lieu. Quant à la couleur rouge du marbre griotte, elle est probablement le résultat des mêmes causes qui ont agi sur le marbre Campan. Dans ce dernier, les fossiles sont très-rarement reconnaissables, ils sont presque toujours à l'état spathique, et le schiste argileux vert qui entre dans la composition de ce calcaire passe au schiste talqueux. Les circonstances de l'état spathique des fossiles, leur disparition, presque complète, et la présence du talc , pourraient faire croire que le marbre Campan a éprouvé quelque altération qui aurait effacé en grande partie les moules de nautiles qui le composaient. Sa proximité des terrains anciens plus grande que celle du marbre griotte vient à l'appui de cette supposition ; néanmoins il est peu de localités où le marbre Campan lui - même ne nous ait offert des traces de fossiles ; en général ils ne sont reconnaissables que dans les plaques polies et 'dans les fragmens qui ont été long-temps exposés à l'action de l'air : la plupart des tables polies que nous
Environs de'Prades.
avons vues dans I es a teliers de Bagnères-de-Bigorre, lesquelles sont tirées soit des carrières de la vallée de Campan, soit de la carrière de marbre vert de Cierp , dans la vallée de la Garonne, étaient pétries de fossiles. La première localité où nous ayons fait l'observation de fossiles dans les marbres amygdalins est située près du village de Sirach , dans la vallée de Prades ; outre les nautiles, qui forment encore
dans cet endroit la base de ce marbre coquiller, on y trouve plusieurs autres fossiles qui appartiennent au terrain de transition.
DES PYRÉNÉES.
127
Le terrain de transition de Prades ne forme qu'un bassin de très-peu d'étendue enveloppé de tous côtés par le granite. La ville de Prades ellemême est située sur le granite. Ce n'est qu'à une demi-lieue en marchant vers Mont-Louis que les roches schisteuses commencent à se montrer, Composition elles n'existent plus à Villefranche. immédiate- du ment au-dessus du granite pl. II, fig. 2) reposent 4 tni"iti°n' des couches de schiste argileux vert satiné, dans lequel on n'aperçoit aucunes paillettes de mica caractère si fréquent dans les schistes argileux. Ce schiste vert contient quelques veinules feldspathiques et des amas de fer oligiste, de fer oxidé rouge et de fer spathique: quelques-uns de ces amas ont assez de puissance et sont exploi tés pour la l'Orge
de Ria, située à une lieue de Prades. La stratification régulière du schiste indique d'une manière certaine que cette roche appartient au terrain de transition, malgré les veinules feldspathiques qui la traversent , et la grande abondance des minéraux que nous venons de citer. Le schiste vert, dont l'épaisseur est très -peti te, passe i nsensiblement, par un mélange de calcaire, à un marbre Campan : les nodules calcaires qui le composent
sont très-cristallins; leur forme arrondie rappelle celle des nautiles, niais nous n'avons pu y découvrir aucune trace certaine d'organisation. A ce calcaire vert succède un calcaire à la fois esquill eux et légèrement grenu, traversé par des veinules pl us ou moins nombreuses de schiste argileux verdâtre et rougeâtre. Ce calcaire forme la masse de la montagne qui s'élève au-dessus de Villefranche ; il
contient des couches plus ou moins épaisses de
marbre composé de nodules calcaires et de schiste