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232 De la composition des bouches à feu.
LA FONDERIE DE CANONS
Un métal peu dispendieux, facile à mouler,
peu oxidable , sans action sur les produits de la combustion de la pondre; assez tenace, assez dur pour résister à l'expansion des gaz, au choc et au
Bronze.
-frottement des projectiles; inaltérable par un tir vif ou par une charge long-temps soutenue à boulets rouges, présenterait toutes les propriétés désirables pour la fabrication des bouches à feu. Les bouches à feu ont, dès l'origine , été fondues en bronze. Les anciennes ordonnances prescrivent d'allier onze parties d'étain à cent parties de cuivre : on a conservé encore aujourd'hui les
mêmes proportions. Ce bronze bien fabriqué possède un grand nombre des qualités requises. On a fait, à diverses époques et dans différens
pays, de nombreux essais pour déterminer la proportion de cuivre et d'étain la plus convenable. Les expériences sont peu concordantes; des cir-
constances trop dissemblables ont produit cette divergence dans les résultats. Il parait cependant constaté que le même alliage ne convient pas à tous les calibres, que la proportion de l'étain doit être plus forte dans les grosses pièces, et qu'en employant l'alliage de huit à neuf d'étain contre cent de cuivre, pour
Alliages complexes.
233 coup de soin pendant la coulée, sans qu'on puisse malgré cela être assuré du résultat qu'on en attend. L'alliage du bronze et de la fonte de fer n'a pas DE TOULOUSE.
donné des résultats phis avantageux. L'emploi de la fonte est bien moins ancien que celui du bronze ; long-temps il a eu peu de succès. Des expériences récentes faites en Belgique, en Prusse et surtout en Suède , prouvent que cette matière, bien fabriquée, peut avoir de très-grands avantages ; mais il reste encore à surmonter de
très-grands inconvéniens. On n'est pas encore maître de toutes les circonstances qui peuvent influer sur le résultat ; et, dans des cas tout-afait semblables en apparence, on est arrivé à des résultats totalement différens. Les bouches à feu ont d'ailleurs l'inconvénient d'éclater souvent avant d'avoir été mises hors de service. Quoi qu'il
en soit, l'emploi de la fonte paraît encore susceptible de grands perfectionnemens , et c'est de ce côté qu'on doit attendre les principales amé borations dans la fabrication des bouches à feu. On a cherché, à la fonderie de Liége , à com-
biner séparément, avec la fonte, le cuivre et 'l'étain; l'essai n'a pu réussir en grand avec le cuivre, ou n'a pas obtenu un véritable alliage : deux
les pièces du calibre de 8 et au-dessous, on devrait s'en tenir, pour les calibres de 12 et au-dessus, au rapport de onze à treize d'étain pour cent de cuivre.
à cinq pour cent d'étain ont donné un métal homogène et très-dur, mais fragile, peu résis-
M. Dussaussoy a fait une série d'expériences sur des alliages compléxes, de bronze uni au fer, au plomb ou au zinc. Il est arrivé à des résultats quelquefois avantageux, souvent indifférens ou
des bouches à feu.
défavorables. Tous ces alliages composés ont d'ail-
leurs le défaut de se dénaturer par les refontes, de s'obtenir difficilement en grand, d'exiger beau-
Font«.
tant, et par cela même impropre à la fabrication Forcés jusqu'à présent de s'en tenir au bronze
dans la plupart des cas, les fondeurs ont du
moins étudié à fond les propriétés de l'alliage, et ont cherché à bien établir l'influence des circonstances étrangères à la composition qui accompagnent la coulée.
Alliages.