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88 Causes du
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THÉORIE ET PRATIQUE
M. B. D., d'accord avec tous ceux qui ont traité
durcissement des chaux et mortiers, reconnaît différentes causes des mortiers et eimens.
à leur durcissement, selon leur nature et les circonstances où ils sont placés. Ces causes sont:
Pour les chaux grasses ou mortiers de chaux grasses susceptibles d'être attaqués par l'eau , la dessiccation qui fait prendre une certaine
dureté à l'hydrate (mais le plus souvent en pro-
duisant des fentes ), à mesure qu'il perd de l'excès d'eau qu'il contient ; puis la combinaison de l'acide carbonique absorbé de l'atmosphère,
moyen de solidification lent et pendant longtemps incomplet, mais qui peut seul procurer à ces mortiers la dureté et la faculté de résister à l'action dissolvante de l'eau : on sait d'ailleurs que la saturation n'est pas nécessaire pour cela. 2°. Pour les chaux , mortiers et cimens hydrauliques, la prise et le durcissement sous l'eau ou à l'humidité dépendent de l'existence ou de la for-
mation , et de la quantité de l'hydro-silicate de chaux dans ces composés. L'auteur résume ainsi ses vues théoriques à ce sujet : « Les gangues calcaires des mortiers sont
des combinaisons chimiques généralement formées par l'union de la chaux avec les substances ci-après; savoir : 10. l'eau; 2°. l'acide carbonique; 3°. l'acide silicique; 4.. l'alumine; 5°. le peroxide de fer. La chaux et l'eau en paraissent être les élémens indispensables; la chaux joue le rôle de principe électro-positif, et les autres substances celui d'élément électro-négatif : une seule parmi ces dernières, l'acide silicique, est capable de forMer avec elle, au moyen de l'eau, un corps qui peut acquérir; même immergé, une grande dureté. L'eau seule ne domine, .avec la chaux, qu'un
DES MORTIERS ET DES EIMENS ROMAINS.
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composé sans consistance, qui reste mon pendant
des siècles, quand l'évaporation est impossible, et qui reste- sans dureté quand elle a lieu. » » Avec l'acide carbonique., mais en plein air, à
l'abri de l'humidité, la chaux peut fournir un
mortier qui acquiert à la longue, par l'absorption de l'acide carbonique une grande dureté, et ne L'alumine redoute plus l'action de l'eau. » et le peroxide de fer donnent des résultats qui ne valent guères mieux que ceux de l'eau. Ainsi tous les efforts du manipulateur de mortiers doivent
tendre à former ou de l'hydro - silicate, ou du sous-carbonate de chaux. » Mais la difficulté qu'éprouve l'hydrate de chaux, et le temps nécessaire
pour que l'hydrate de chaux pur durcisse par l'absorption de l'acide carbonique , l'impossibilité marne d'obtenir ce résultat dans certains cas, réduisent, presque à un seul , l'agent du durcissement et de la résistance à l'eau dans les mortiers
et bétons. C'est donc de l'acide silicique, des moyens de le développer ou de l'introduire dans les mortiers et chnens , qu'il faut s'occuper prin.cipalement. Nous allons maintenant exposer rapidement les idées et les résultats d'expérience de M. B. D., en commençant par l'examen des matières premières des mortiers et cimens; savoir : les pier-
res calcaires, les argiles, les pouzzolanes, les sables, etc , pour arriver ensuite aux mortiers et cimens eux-mêmes; nous y réunirons tout de suite des observations sur le mode de préparation usité pour chacun d'eux.
D'après tout ce qu'on a vu précédemment, la chaux rendue caustique est l'élément essentiel de
toute espèce de mortier ou ciment calcaire, le