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ITINÉRAIRE 224 sivement consacrée à la culture des orangers; ces canaux, entièrement semblables à ceux qui fournissent ordinairement la force motrice aux usines de France et d'Allemagne, séparent la surface du
sol en deux zones très-tranchées. L'une chargée
d'une verdure perpétuelle; l'autre qui, peu de temps après les pluies d'hiver, est désolée par la sécheresse et privée. de toute espèce de végétation.
Cette dernière partie du sol est plus utilement employée dans les vallées très voisines de Malaga : jusqu'à une hauteur considérable, elles sont
couvertes de plantations de vignes où l'on récolte les vins et les raisins que ce dernier port exporte en si grande quantité pour tous les pays. Velez-Malaga. Dans
la vallée de Velez-Malaga , les vignes s'éten-
dent jusqu'au-dessus des villages de Vinuela et d'Aceitu , qui mont paru élevés de 5oo à 600
mètres au-dessus de la mer. La partie supérieure
de cette vallée est barrée par la haute chaîne d'Alhama, qui sépare du versant de la Méditerra-
née le bassin du Genil. On communique d'un versant à l'autre par des cols paraboliques de proportions immenses. Anamia.
Aux formations de calcaire compacte d'Al-
hama succède, dans la direction de Grenade, un bassin tertiaire composé de calcaire coquillier et de puissantes formations de marries et de gypses. C'est du sommet des dernières collines de cette formation, dont la surface est entièrement privée d'eau et d'ombrage, que l'on aperçoit pour la première fois la délicieuse plaine de Grenade. La Vega de Grenade. ville, située un peu au-dessus du niveau. de cette plaine, s'étend au pied des hautes collines couronnées par l'Alhambra et le Généraliffe : forment un promontoire à l'extrémité duquel se
D'UN VOYAGE EN ESPAGNE.
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réunissent, dans la ville même, le Darro et le
Génil ; les eaux de ces deux rivières, auxquelles se joignent celles d'une infinité de cascades qui s'échappent de toutes parts des jardins et des fon-
taines des palais arabes, vont porter la fertilité dans Véga après avoir rafraîchi les rues la ville.
Les collines de Grenade ne sont que la base du vaste amphithéâtre que forme, au-dessus de la contrée, la chaîne de la Sierra Nevada, qui élève jusqu'à 3.600 mètres ses cimes constamment neigeuses.
Toutes les collines des environs de Grenade et c.....onsttution les pentes de la Sierra Nevada, jusqu'à une handes Leur considérable., sont composées de sables ai'- de Grenade gileux qui contiennent par places des couches épaisses de cailloux roulés. Au delà de la Véga de Grenade, cette formation paraît recouvrir les marnes et les gypses du bassin lacustre d'Alhtama. Les galets sont très-abonda ns sur les hauteurs de l'Alhambra et du Généraliffe, et sur la Silla-del-Moro, point culminant de ce groupe : ils sont formés des débris de roches qui se voient au jour sur les som-
mets de la Sierra, et surtout des micaschistes grenatifères si communs dans tous les ravins
et dans les gorges qui avoisinent le pic de Veleta et le Mulehacen. Plusieurs motifs m'ont conduit à penser que la Sierra *Nevada devait son relief actuel à plusieurs dislocations successives ; niais la présence du terrain de sable et de galets à une trèsgrande hauteur au-dessus de la plaine de Grenade
ne peut 'guères laisser- de doute sur l'origine
très-récente du dernier soulèvement ,..Si, comme tout paraît l'indiquer, le terrain de transport du Généraliffe était contemporain de celui des Castilles qui, comme lui, est supérieur à des terTome V, 1834. 15