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SUR L'ESTRAMADURE.
33a OBSERVATIONS hérence. Ce phénomène a établi dans la contrée l'opinion singulière que ces blocs, dont quelquesuns ont une grosseur énorme, ont été ainsi placés par la main de l'homme. Cette disposition du
rappellent les circonstances les plus communes de cette transformation de la surface, et en particulier celles qui ont pu amener l'état de choses représenté dans lafig. 5. Lafig. 8 indique l'état primitif' de la surface, tel qu'on peut encore l'observer dans un
granite est un point tellement saillant dans la physionomie générale de la contrée, que le géologue,
Altération singulière du granite.
33i.
moins porté que l'observateur ordinaire à expliquer ces sortes de phénomènes par une pareille intervention, pourrait au premier aperçu y voir le résultat d'un transport violent par l'action des eaux. Dans cette manière de voir, le sable granitique et les blocs qu'il supporte seraient regardés comme un terrain de transport, et plusieurs accidens, très communs dans le pays, seraient représentés en coupe par la fig. 5 de la Pl. 17.1. Dans un examen plus attentif .de l'état des choses, on reconnaît bientôt, par de nombreux passages, les moyens par lesquels la nature a opéré. Il est aisé de voir que la surface primitive du sol était pour ainsi dire hérissée d'aspérités granitiques plus ou moins fissurées, et en général adhérentes à la -
masse inférieure. L'action continuelle, exercée par
les agens atmosphériques sur la surface de ces. roches a seule produit le changement qui existe aujourd'hui. Il est en effet dans la nature de cette action d'attaquer principalement les arêtes vives, les pointes les plus saillantes, et naturellement aussi les parties qui, par leur composition minéra-
logique, présentent le moins de résistance. Il résulte de là que la désagrégation doit avoir lieu par couches concentriques , d'abord parallèles à la surface primitive, et qui, perdant peu à peu les formes anguleuses, tendent constamment à deve-
nir parallèles à la surface des noyaux de plus grande résistance. Les fig. 6, 7 et 8 de la PI. FI,
petit nombre de points où le granite a subi peu d'altération. La fig. 7 représente plusieurs états successifs de la surface, et la fig. 6 la Véritable coupe du sol dans son état actuel. Bien différente du massif que je viens de décrire, Sierra de la chaîne de Montanchès présente des formes ex- Montanches.
trêmement abruptes. Le granite qui la compose paraît résister beaucoup mieux que celui de Malpartida aux forces qui tendent à le désagréger ; peut-être aussi estLil exposé à l'action de ces forces
depuis une époque moins reculée. 11 est certain, en effet , que si les diverses roches granitiques
étaient de composition identique, la considération de l'état des surfaces serait un renseignement utile pour établir l'ordre-. chronologique de l'ap-
parition de ces masses à la surface du globe l'on ne pourrait dans cette hypothèse, refuser à la chaîne de Montanchès une origine plus récente que celle des autres montagnes de la contrée , en voyant les :formes anguleuses des roches qui 'en forment la crête et qui en recouvrent les flancs. La longue bande granitique qui se dirige à peu près du nord-nord-ouest au sud-sud-est, du Tage au Guadiana, en passant par Truxillo , doit être considérée> comme un -terrain peu accidenté et à
pentes douces : on y voit souvent, comme aux environs de Malpartida , des blocs détachés et, çà et là , de .hautes collines semblables à celle sur laquelle est bàtie la ville de Truxillo. Il _s'en faut d.e beaucoup que j'aie reconnu par
Truxillo.