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QUI A SÉJOURNE DANS LA MER.
ALTÉRATION DE LA FONTE DE FER
4 éprouva, le 29 juillet 1692, après un combat 'à forces inégales contre les flottes anglaise et hollandaise réunies. A la séance de la Société .Linnéenne du 6 mai suivant, M. Chauvin lut une relation pleine d'invenait de .faire ; il mit sous térêt du voyage les yeux de la compagnie les belles hydrophytes qu'il avait recueillies, et présenta en même temps
comme curiosité et souvenir plusieurs boulets repêchés au milieu des débris (les vaisseaux de Tourville. 'Ces boulets étaient encroûtés d'une couche, de l'épaisseur d'un pouce environ, formée de sable, de petits galets et de fragments de coquilles, particulièrement de moules, le tout for tement cimenté par un suc ressemblant à de l'hydroxide de fer. En brisant cette croûte, elle se détachait assez nettement du boulet qui ne paraissait avoir subi
aucune altération; mais cette apparence était trompeuse, car on pouvait entamer le projectile avec un couteau, le percer même de part en part, et
le briser facilement d'un coup de marteau. La -
surface des morceaux brisés était d'un noir métalloïde -parsemé de points plus brillants; les aspérités des cassures se laissaient arrondir et lustrer avec le dos de l'ongle, le toucher avait quelque
chose de gras, tout enfin rappelait fortement la plombagine. Les habitants de la Hague ont eu plusieurs fois occasion de repêcher de ces boulets; ils ont remarqué le peu de dureté qu'ils ont acquis tout en conservant leur forme; ils supposent que le ramollissement est dû à l'eau de mer qui a pénétré la fonte ; et, trompés sans doute par l'état métalloïde des cassures fraîches, ils prétendent que le
boulet n'est point altéré dans sa nature intime qu'il reprend; en se desséchant, toute sa solidité, et qu'il pourrait encore servir pour le combat. Il est inutile de. remarquer que s ils sont , jusqu'à un certain point, sur la voie de la. vérité, quant au ramollissement du boulet, ils sont dans une erreur grossière en croyant que le desséchement
lui rend 'sa solidité primitive.
L'altération dans la dureté me parut d'autant plus remarquable, qu'en. pesant dans la main ces fragments, ils avaient égale-Ment perdu une grande
partie de leur poids, quoique leur masse fût exempte d'excavations et même de porosités visibles à l'oeil nu. J'obtins de la complaisance de M. Chauvin et
de M. Lair, à qui le premier en avait donné
quelques-uns, plusieurs petits morceaux de ces boulets et de la croûte qui les environnait, pour les étudier, et' arrivers il était possible, à connaître la nature des changements qu'ils avaient subis.
D'abord je ne trouvai dans les livres à nia disposition rien qui pût m'éclairer à ce sujet, il fallut m'en tenir aux essais que je pourrais faire
et j'étais loin d'être rassuré sur leur résukat; je savais qu'il fallait plus de connaissances pratiques des ressources de la chimie que je n'en .possède pour faire convenablement une analyse de cette fonte altérée, apprécier les changements survenus dans sa composition et en reconnaître les agents. Je m'encourageai néanmoins par l'espoir (lue cet acte de bonne volonté pourrait engager de plus habiles à rectifier, par une analyse en règle, les résultats incomplets que j'aurais obtenus; enfin
mon but principal était d'attirer l'attention des