Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
462
ANALYSES
On sait que l'huile de succin est convertie par l'acide nitrique fumant en une substance résineuse qui a l'odeur du musc, et que l'on appelle à cause de cela musc artificiel. L'huile obtenue en distil-
lant le goudron de lignite possède la même propriété. indépendamment de l'huile essentielle, le goudron de lignite renferme de la paraffine.
6. Réflexions sur les EAUX THERMALES DE NEM
par M. Robiquet. ( An. de Ch., t. 6o, p. 5.)
Les eaux de Néris ont une saveur qui n'est qu'un peu fade ; elles ramènent faiblement au bleu la couleur de tournesol rougie. Renfermée dans des Vases bien bouchés, elles n'y forment aucun dépôt; elles ne laissent par évaporation spontanée qu'un
enduit solide, sans apparence d'aucune matière gélatineuse ; cependant ce résidu noircit un peu par la calcination en vases clos. Mais, lorsqu'on laisse ces eaux exposées au contact de l'air et de la
lumière , il s'y produit rapidement, et en grande abondance, la substance que M. Longchamp a désignée sous le nom de barégine. A Néris, cette substance est visqueuse, et forme des masses spongieuses d'un vert clair, ou gris, ou bleuâtre, et dont les cellules sont remplies d'un gaz que j'ai trouvé être composé de o,449 d'oxygène et 0,6o d'azote.
La barégine n'est point telle que M. Long-
- ,1
champ l'a annoncée. M. Richard a reconnu que c'est un corps organisé végétal de la famille des oscillariées, et qui n'est qu'une modification du tremella thermes de Thore , ctnabainct thermes de M. Bory de Saint-Vincent, dont ce der-
DE SUBSTANCES MINERALES.
46
nier a fait une espèce distincte sous le nom d' ana-
baina montieulosa. Lorsqu'on abandonne les eaux de Néris à ellesmêmes, il s'en dégage de l'azote à peu près pur, et qui ne contient tout au plus que quelques centièmes d'acide carbonique et d'oxygène ; mais quand on les fait bouillir, les gaz qui s'en dégagent se composent d'un mélange de o,38 d'oxygène et 0,62 d'azote. L'acétate de plomb y produit un précipité parfaitement blanc, ce qui prouve qu'elles ne ren-
ferment pas de sulfures, et le tannin pur n'y détermine aucun changement. Je ne pense pas que la température élevée des eaux de Néris soit due, comme on l'a prétendu, à un amas de radicaux combustibles, mais bien qu'elle est un effet de la chaleur centrale ; je ne crois pas non plus que ces eaux soient alimentées par les eaux pluviales. Voici l'opinion qui me paraît la plus probable. L'eau chassée des profondeurs du globe, par suite
de la pression de sa propre vapeur ou de toute autre cause, rencontre chemin faisant, dans les routes au travers desquelles elle se fraie un passage, des espèces de grottes ou réservoirs d'air, et une partie de cet air est entraînée par le mouvement d'impulsion. Ces deux fluides marchent de concert, et indépendants en quelque sorte l'un de l'autre, jusqu'à ce que d'étroites sorties se présen-
tent et les obligent à se confondre pendant un certain temps; il résulte, de cette espèce de collision, que l'oxygène est retenu par l'eau , tandis que la majeure partie de l'azote conserve sa liberté. On sait, par les expériences de M. Marty (An. de Ch., t. 6r, p. 275), que l'eau imprégnée