Annales des Mines (1836, série 3, volume 10) [Image 68]

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TERRAIN JURA-CRÉTACÉ

DE LA ERANCI1E-COMTÉ.

entremêlés de marne, soit par des calcaires bréchiformes, de même que le terrain jura-crétacé succède évidemment au terrain jurassique; enfin leur manière d'être orographique est absolument la même , puisque le terrain du minerai de fer pisiforme et le terrain jura-crétacé se présentent l'un et l'autre dans les dépressions et vallées des monts Jura , sans se montrer jamais sur leurs sommités. Ajoutons que l'existence dans le minerai pisiforme de certains fossiles à l'état ferrugineux (Nerinea , Terebratula , Hamites, nites), dont on observe aussi les espèces dans le terrain jurassique, prouve que sa formation a été très-voisine de celle de ce terrain; et, d'un autre côté, l'empâtement ou les impressions de grains de Minerai pisifornie à la surface des calcaires jurassiques qui avoisinent les minières des environs de Gray, Pesmes , Belfort et Montbéliard , indiquent aussi que les assises supérieures du terrain jurassique n'étaient pas encore parfaitement consolidées quand le minerai pisiforme s'est déposé. Ainsi les deux dépôts de minerai offrent les plus grandes analogies sous tous les rap-

appartenant aux terrains tertiaires (i), on pour-

ports, à côté d'une seule différence peu importante due à la structure. En conséquence, il semble rationnel de les rapporter au même niveau géognostique , en admettant que des circonstances parti'culières ont favorisé dans le bas Jura la formation du minerai pisiforme, tandis que dans le haut Jura,

les causes qui ont produit le développement du terrain jura-crétacé se sont opposées à ce que le dépôt des sources minérales ferrugineuses s'y formât de la même manière. Comme le minerai de fer pisiforme non remanié est recouvert: to quelques points par un dépôt

rait penser peut-être qu'il doit être rapporté à l'un

des étages de ces terrains , ainsi qu'un grand

nombre de gîtes de minerai exploités dans le centre de la France; mais cette assimilation ne nous paraît pas admissible par plusieurs raisons, dont les principales sont : l'empâtement et les pressions de grains de minerai de fer dans cerl tains calcaires jurassiques qui avoisinent leurs gîtes, fait qui prouve que le minerai pisiforme des monts Jura s'est formé à une époque fort rapprochée du dépôt des assises supérieures du terrain jurassique ; la présence, dans un grand nombre de gîtes, d'un poudingue jurassique , dont l'analogie avec certaines couches portlandiennes annonce qu'il a succédé immédiatement au terrain jurassique ; enfin la nature des fossiles bien intacts e entièrement ferrugineux qu'on y observe, fossiles qui sont nécessairement contemporains ,du

minerai, et qui se rapportent, comme ceux au

terrain jura-crétacé, les uns au terrain jurassique, et les autres au grès-vert proprement dit. Toutefois 'nous devons convenir que notre ,o,pi7 nion sur l'âge géognostique du minerai ki.e fer pisiforme du versant occidental des monts Jura n'est que conjecturale, et qu'elle pourra être COD; troversée tant qu'on n'aura pas observé quelque (1) Nous avons décrit, dans une notice insérée dans le bulletin de la société géologique de France, t. 6, p. 32, le dépôt lacustre de Nommay et de Charmont, qui appar-

tient aux terrains tertiaires, et recoutre les gîtes de

urinerai de fer pisiforme des environs de Montbéliard (Doubs).