Annales des Mines (1837, série 3, volume 11) [Image 14]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

2. 6

ACTION DE LA VAPEUR D'EAU

baffle que le métal dissous était à l'état d'oxide dans la matière. Cuivre.

J'ai cherché d'abord à avoir du cuivre métallique très-pur. Pour cela, de la tournure de cuivre rouge a été dissoute dans de l'acide nitrique ; on a évaporé la dissolution, puis repris par l'eau ; dans la liqueur filtrée, rendue acide par un peu d'acide hydrochlorique , on a fait passer un cou-

rant d'hydrogène sulfuré. Le précipité recueilli sur un filtre a été redissous dans l'acide nitrique et dans cette nouvelle dissolution, on a versé goutte à goutte de l'ammoniaque pour précipiter l'oxide de cuivre qui a été lavé plusieurs fois par décantation. L'hydrate de cuivre a été ensuite redissous dans l'ammoniaque et l'on a séparé quelques petits flocons non dissous. La dissolution ammoniacale soumise à l'ébullition a laissé déposer foxide de cuivre qui, échauffé dans un courant de gaz hydrogène, a donné du cuivre métallique chimiquement pur. Ce cuivre a été chauffé dans le courant de vapeur d'eau; il n'y a pas eu de dégagement de gaz avant que le tube ne fût arrivé à la chaleur pres-

que blanche; mais alors le dégagement de gaz devint très-notable, et l'on recueillit, dans trois

ou quatre heures que dura l'opération, à peu près 8o ou go centimètres cubes de gaz inflammable.

Ce gaz, analysé dans l'eudiomètre à eau à diverses époqiiC's de l'opération, a donné sur 1 oo parties

Hydrogène.

11

I

L4',11

I. .

11.

III.

96

97

SUR LES MÉTAIJ X.

27

L'opérai ion étant terminée, on a cassé le tube ; était recouverte d'un la partie antérieure du tube soluble dans les acides et enduit noir très-mince, caractères de l'oxide de cuivre. présentant les Cette petite couche d'oxide provenait probablement d'un peu de cuivre métallique volatilisé, et qui, à cet état très-divisé, s'était oxidé aux dépens de la vapeur d'eau. Le métal s'était fondu, il pré-

sentait un bel éclat métallique; dans quelques points de sa surface, il présentait une pellicule excessivement mince et plus foncée d'oxide. D'après cette expérience, il ne peut pas rester

de doute que le cuivre ne soit susceptible luimême de décomposer la vapeur d'eau, mais seu-

lement à une très-haute température, et d'une manière tellement faible, qu'il serait impossible

de parvenir à produire une oxidation complète (i). Antimoine.

De l'antimoine, obtenu en réduisant de l'acide antimonieux très-pur dans un creuset brasqué,

a été chauffé dans un courant de vapeur d'eau. Le dégagement de gaz n'a commencé à se manifester (1) On peut objecter que le cuivre et quelques-uns des métaux qui suivent ne décomposent l'eau que sous l'influence de la silice du tube dans lequel se fait l'opération . Il est certain que cette circonstance peut faciliter l'action, surtout dans le cas où l'oxide et le métal sont fusibles, comme cela arrive pour le plomb ; mais il est impossible qu'elle soit la seule cause de l'oxidation. Au reste, l'expé.

rience suivante démontre que la décomposition de l'eau par le cuivre est déterminée uniquement par l'affinité du metal pour l'oxygène. De la tournure de Cuivre bien brillante a été mélangée de silice très-divisée provenant de la Prépara-