Annales des Mines (1837, série 3, volume 11) [Image 62]

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TERRAINS VOLCANIQUES.

Ces cavités sont nombreuses dans le tuf de Naples,

même, et dans celui qui forme les escarpements de la grande route d.e ,Nisita ; leur parallélisme porte naturellement à penser qu'elles ont été formées par des dégagements abondants de gaz qui traversaient la masse encore peu solidifiée. Le tuf ponceux forme des couches régulières sur une grande longueur. La variété de couleur de ses couches, la différence de grosseur et de nature des fragments qui le composent donnent la facilité de Stratification distinguer, même de loin, la stratification régurégulière du tuf pouceux. lière Cie ce terrain. Souvent la séparation des strates s'observe distinctement, les plans des couches, quoiqu'un peu ondulés, étant presque horizontaux, tandis que les strates sont fortement inclinées (fig. 2, P1. Ces différentes circonstances sont très-marquées dans la descente de la grande roule qui longe le Pausilippe et conduit à Nisita. Le tuf y forme deux assises distinctes, reposant l'une sur l'autre à stratification discontinue ; la surfacé- de l'assise inférieure avait été dégradée avant le dépôt de la supérieure. Cette disposition pourrait peutêtre faire croire qu'une partiedu tuf a été remaniée à une époque récente, mais il est intercallé ré-

gulièrement dans les autres couches, et a par

suite la même origine. Dans cette partie de la côte de Pa usilippe , les couches inférieures contiennent des fragments solides et nombreux, la plupart de trachyte vitreux foncé : parmi ces fragments nous en avons trouvé plusieurs composés d'albite et d'amphibole à texture granitoïde.

Sous le rapport des caractères extérieurs, le tuf de cette localité présente deux variétés trèsdistinctes. L'une est composée presque entière-

DES ENVIRONS DE NAPLES.

1.23

ment de fragments de ponce, dans lesquels le tissu fibreux est marqué; l'autre, à grains extrêmement fins, possède un tissu presque aussi compacte que les argiles ; elle contient une assez grande quantité

de petits points noirs, qui sont des fragments de trachyte ; ces deux variétés de tuf alternent un assez grand nombre de fois par couches de six pouces à un pied de puissance. La régularité de la stratification du tuf des environs de Naples conduit naturellement à le classer parmi les terrains de sédiment déposés à la manière des terrains tertiaires; la seule différence

qu'il présente avec ces terrains c'est qu'il est

formé aux dépens des épanchements trachytiques. Les inductions que nous fournit la stratification du

tuf sur son origine se changent en certitude par la présence des corps organisés qu'il renferme. Jefes(sesues le n'en ai pas trouvé personnellement ; mais j'ai vu ponceux. dans la collection de M. le chevalier Monticelb, à dans

Naples, des huîtres, des cardium et des peignes, provenant du tuf exploité dans les carrières ouvertes dans la colline du Pausilippe. M. Pilla a également recueilli une grande huître et un gros pétuncle lisse au château St-Elme, qui domine la ville de Naples. Les huîtres et les cardium sont analogues à des espèces vivantes ; quant aux peignes, ils m'ont paru plus anciens, et pourraient bien n'être que des galets provenant des montagnes calcaires des environs de Naples. M. Poulett-Scrope (i) indique dans ce tuf des huîtres, des cardium , des buccins et des patelles, dont des analogues vivent actuellement dans la Méditerranée. J'aurai occasion de montrer bien(1) Geoloecal Transactions, vol. II, 3' partie, p. 359, seconde édition.