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TERRAINS DE TRANSITION 366 est très-régulière, E. Io° S. , se rapporte au terrain
silurien. Le grès qui forme la base de ce dernier terrain recouvre bientôt les schistes; on le trouve à une petite distance de Derval; il constitue une
grande lande dont le sol est sablonneux, plusieurs excavations ouvertes pour l'entretien de la route, montrent que le grès solide se trouve à quelques pouces au-dessous de la surface; il est
jaunâtre très-clair, contient des empreintes de coquilles bivalves, et surtout de nombreux corps vermiculaires allongés, dont j'ai déjà signalé l'exi-
stence dans ce grès , notamment à Mortain et dans les environs de Cherbourg. Le grès se prolonge jusqu'à 1/4 de lieue au delà de Bain; une grauwacke schisteuse d'un gris verdâtre pailleté lui
Schiste à trilobites de Bain.
succède, elle contient des trilobites; M. Boblaye en a recueilli un grand nombre ; elles appartiennent à deux genres différents : Les Calymènes de Tristan; Les Asaphes. Ces trilobites, que nous avons citées dans le grès
de Jurques et dans le calcaire de Saint-Sauveurle-Vicomte , établissent une complète identité entre les couches de l'assise inférieure du terrain silurien. Un peu plus au N. en marchant vers Rennes, le schiste devient d'un bleu-noirâtre foncé, il est alors très-fissile et exploité pour ardoises; il en existe plusieurs carrières sur les bords du Sanmont, avant Poligné. Mais à peine s'élève-t--su sur la côte où est situé ce bourg, qu'on remonte sur le grès lequel forme une petite chaîne, puis s'enfonce
sous le schiste, et reparaît de nouveau dans la petite vallée qui la termine au Nord : ce schiste présente les cieux mêmes variétés que près de Bain , c'est-à-dire qu'il existe dans cette localité
DE L'OUEST DE LA FRANCE.
367 mie grauwaeke schisteuse, grise, à grains pailletés
et un schiste bleu très-foncé, exploité pour ardoises. Ce retour périodique de ces deux roches schisteuses est accompagné d'une circonstance remarquable, c'est que le plongement du schiste, au sud et au nord de Poligné, est en sens inverse, d'où
il résulte que le terrain présente un pli dont le grès forme la partie intérieure ; toutes les côtes au nombre de huit, qui sillonnent la route de Nantes
à Rennes, depuis Derval jusqu'au Pont-Péan, .
sont formées par le grès, tandis que le schiste apparaît constamment dans les vallées. La direction du terrain, dans cette épaisseur qui est d'au moins douze lieues, ne varie pas de deux degrés, elle est
constamment E. io à 12° S. Le plongement des couches, au contraire très-variable, change sur le versant opposé de chaque chaîne, quant à son angle d'inclinaison, il est ordinairement assez fort, 6o à 700 pour les schistes, tandis qu'il n'est souvent que de 20 à 250 pour le grès. Cette disposition jointe à la circonstance particulière que cette dernière roche forme le sommet de toutes les collines, pourrait faire supposer au premier abord que le grès recouvre le schiste en stratification discordante, et qu'il constitue partout un chapeau sur cette même roche, comme cela existe aux environs de Vire et de Saint-Lô ; mais cette supposition tombe devant l'étudie des
directions; en effet , nous avons vu qu'en Normandie, les couches de schiste sont transversales aux collines, que par conséquent elles passent' dessous les collines, et qu'on les retrouve sur les deux versants, exactement dans le prolongement les unes des autres. Sur la route de Nantes à Brest, les couches de schiste sont au contraire parallèles à
Tome XIF, 1838.
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