Annales des Mines (1839, série 3, volume 15) [Image 162]

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CHIMIE.

nouveau le produit de l'action de l'ammoniaque sur le gaz chlorocarbonique. Ce produit a été considéré jusqu'ici comme un véritable sel, un clfforocarbonate d'ammoniaque qui , en se dissolvant dans l'eau, se changeait en hydrochlorate et carbonate d'ammoniaque. J'ai reconnu qu'il se formait, dans cette circonstance, un mélange de sel ammoniac et de carbamide. En effet, si on dissout la substance dans l'eau, on a une liqueur qui fait une vive effervescence avec les acides forts et concentrés, mais qui ne laisse rien dégager par l'addition d'un acide étendu ou d'un acide organique comme l'acide acétique. Ainsi, fwide carbonique n'existait pas tout formé dans la liqueur, il se produit seulement par l'influence des acides puissants : c'est le caractère des amides. La dissolution ne précipite aussi nullement l'eau de baryte et l'eau de chaux. La carbamide n'est d'ailleurs pas l'urée, comme on l'a cru jusqu'ici; elle ne se concrète pas par l'acide nitrique. On se rend facilement raison de la différence qui existe entre ces deux composés

isomères, en regardant l'atome de carbamide comme formé de CO.AzIP, et l'atome d'urée comme C'O'Az1I-P ; ce qui est d'accord avec ce

que nous savons sur la capacité de saturation de l'urée considérée comme base organique.

L'existence du composé ehlorosulfurique SO Cl'

me parait lever tous les doutes qui pouvaient encore exister sur la composition des substances que, d'après M. Rose, on désigne sous le nom de bichr6mate de perchlorure de chr6me, de bituns;state de perehlorure de tungstène, de bi-

m4ybdate de perchlorure de molybdène. Les acides chrômique , tungstique , molybdique

EXTRAITS.

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présentent la même composition que l'acide sulfurique; ils sont isomorphes avec cet acide; et, de même que l'acide sulfurique, ils peuvent échan-

ger i éq. d'oxygène contre i éq. de chlore, et former des acides chlorochr6mique , chlorotungstique, etc,, etc., qui correspondent à l'acide chlorosulfurique par leur composition et le mode de condensation de leurs éléments. Au reste , je dois dire que M. Persoz est le premier qui ait envisagé la composition du bichrômate de perchlorure de chrôme sous ce point de vue. Ainsi, nous avons ici quelques termes d'une

série de composés chlorurés qui certainement prendra plus d'extension par la suite; et, en traitant ces substances par le gaz ammoniac sec, on peut espérer d'obtenir une série d'amides correspondantes. 9. Formation du PERCHLORURE DE SOUFRE cris-

tallisé; par M. Millon. ( Acad. des se., t. 6, p. 207.) En faisant passer du chlore à travers du chlorure de soufre qui paraissait déjà saturé de ce gaz, j'ai obtenu des cristaux qui constituent un degré de chloruration supérieur.Ces cristaux étaient jaunes et répandaient une vive odeur de. chlorure de soufre : ils se volatilisaient rapidement et complétement en produisant des vapeurs blanches. Dans l'eau ils faisaient en-

tendre un frémissement semblable à celui d'un fer rouge, et disparaissaient en donnant lieu à un léger dépôt de soufre. Ils se dissolvaient très-bien dans le chlorure jaune, et le coloraient fortement en rouge.