Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
62
FABRICATION DE LA FONTE ET DU FER
portion de fonte. On a effectivement remarqué que l'on obtenait ce résultat, et surtout des laitiers riches en fer, quand il arrivait par hasard que
le minerai était trop grillé. On peut également conclure de ce qui précède que la compacité du charbon employé n'est qu'un élément secondaire de cette grande production de fonte, et qu'elle n'agit pas en donnant naissance à une chaleur plus
forte, mais seulement en permettant de donner aux charges, sans changer la proportion de minerai qu'on y Lit entrer, un volume moindre qu'on ne le ferait avec un charbon plus léger. La forme intérieure des fourneaux qui, en général, n'ont pas d'ouvrage, vient à l'appui de cette opinion; car elle prouve qu'on ne cherche pas à produire une très-forte chaleur par le resserrement de la partie inférieure de la cuve. Cette forme est d'ailleurs très-rationnelle : car, avec un minerai très-fusible, le rétrécissement de cette ,partie de la cuve ne pourrait amener aucun bon résultat quant au rendement du minerai et à la rapidité de descente des charges. La différence que la forme
intérieure du fourneau San Leopold() présente avec les autres, différence qui consiste dans l'exis-
tence d'un ouvrage ayant le tiers de la hauteur. des étalages, ne paraît pas avoir eu d'autre but que de faciliter la formation de la fonte grise c'est effectivement le résultat auquel on est arrivé, mais en augmentant le déchet, puisqu'on n'obtient que 57,14 et 58,o5 de fonte pour ioo de minerai , tandis que dans le vieux fourneau on obtient jusqu'à 61,63 en travaillant au vent
chaud.
L'introduction du vent chaud dans ce dernier
a agi, quoique légèrement, sur la production
EN TOSCANE.
63
journalière, mais en la diminuant et non en l'augmentant comme on l'avait généralement observé jusqu'ici. Ce résultat, en quelque sorte anomal
s'explique très - bien par l'insuffisance des machines soufflantes ; la grande quantité de vent que celles-ci lancent dans le fourneau ne concourt détermià l'augmentation de la production qu'en dans les nant la combustion de charbon qui entre s'assurer que cette charges ; il est même facile de brûler tout le charquantité est insuffisante pour dans le fourneau, et même, dans bon qu'on passe certains cas, pour le convertir en oxyde de carbone. En effet, 100 kilog. de carbone exigent, pour être convertis en acide carbonique, 261',2o d'oxygène, ce qui correspond à 867,70 mèt. cub. moyennement 6 d'air : le charbon renfermant 245',53 d'oxygène p. oio de cendres, n'exige que la moitié seulement en 815,70 mèt. cub. d'air, et carbone.D'un autre pour être converti en oxyde de de fer côté, le minerai renferme au moins 6o p. oio oxydé, et par conséquent 25,70 p. 0/0 d'oxygène. En partant de ces bases, on arrive au résultat suivant i° Dans le fourneau San Leopoldo, travaillant à Vair chaud et pour fonte de moulage, recevant 2.4 heures par minute 26 mdn'n, 77 d'air, on passe en d'oxy18.112',50 de minerai contenant 4.574,8o
gène, et 12.937',50 de charbon, exigeant, pour être converti en acide carbonique, 73 m.m.'n,20 de d'air par minute ; et, pour donner de l'oxyde carbone ,
Pour expliquer la combustion même incomfaut plète du charbon passé dans le fourneau, il donc nécessairement avoir recours à l'oxygène contenu dans le minerai: dans ce cas, il ne faut plus