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EMPLOI DE L'AIR CHAUCt
l'air chaud est néanmoins d'une très-haute utilité comme remède facile à appliquer et d'un effet certain; on établit maintenant en Silésie quelques hauts-fourneaux au coke, auxquels on donne des appareils à chauffer l'air, principalement dans ce but.
En Belgique aussi on regarde cette application comme l'une des plus importantes de l'air chaud. En élevant la température, on peut en quelques
heures faire disparaître toute trace d'une allure crue et rendre la fonte grise de blanche qu'elle était,
jusqu'à ce qu'on ait eu le temps de remédier au dérangement du fourneau par une diminution de la charge ou un changement dans les proportions de minerai ou de castine. L'air chaud est également un remède efficace pour combattre un accident assez fréquent et dangereux dans les hautsfourneaux au coke de la Silésie: c'est l'élévation du point de fusion et de combustion au-dessus de sa
position ordinaire, résultat d'une allure chaude très-longtemps prolongée. La combustion n'ayant plus lieu que dans une partie élevée du fourneau, , les tuyères deviennent obscures, sont obstruées par des amas de scories froides et de fonte qui s'affine, l'ouvrage se rétrécit et la production diminue considérablement.
le creuset se refroidit
La fonte restant toujours très-grise, les laitiers exempts de fer sortent moins liquides du creuset. Le travail de la percée devient très-pénible, parce qu'il faut enlever à coups de ringard des morceaux de fonte solidifiés avant d'arriver à la cavité centrale qui renferme la fonte liquide. Il arrive quelquefois que tous les moyens dont on dispose, tels que le changement de composition des charges, de quantité de vent, etc. , ne réussissent pas à rappeler la chaleur dans l'ouvrage; on est alors forcé
DANS LES USINES A FER DE LA HAUTE SILÉSIE. 121
de mettre hors avant que tout ne soit solidifié dans le fourneau. A Keenigshütte, dès qu'une telle allure se déclare on augmente la charge de minerai, ou mieux on ajoute des débris de vieille fonte et en même temps on diminue la pression du vent ; lorsque le creuset est trop refroidi, ce moyen ne peut réussir : on essaye alors de mettre des charges de coke seulement, sans minerai; enfin on peut être réduit à une dernière extrémité, celle d'ouvrir l'un des flancs de l'ouvrage pour en détacher à coups
de ringard les matières qu'il renferme, à remplir l'intérieur de houille, à refermer l'ouverture aussi rapidement que possible et redonner le vent. Si la marche du fourneau ne se rétablit pas après cette tentative désespérée, on se hâte de mettre hors.
C'est ce qui est arrivé au fourneau Reden en 1833, au
fourneau Wedding en 1820; à la fin de 1838 le fourneau Gerhard se trouvait dans cet état ; au bout de peu de temps, le creuset s'était tellement refroidi et rétréci que quelques heures après la coulée, la fonte, après l'avoir rempli, s'échappait avec les laitiers; les tuyères étaient complétement obscures et refusaient le vent, il fallait constamment les déboucher à coups de ringard; la pro; pendant duction était réduite à près de 5 jours l'état du fourneau une période d'environ avait toujours empiré, il est possible que plus tard il se soit éteint. Ce dérangement, qui à ma connais-
sance a duré au moins 3 semaines, n'aurait certainement pas eu lieu si le fourneau avait marché à l'air chaud, même à une température de 8o0 à too° R., et dans tous les cas aurait disparu rapidement s'il avait été possible d'appliquer momentanément l'air chaud, qui aurait produit son effet accoutumé, la concentration de la chaleur dans la