Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
322
HISTOIRE CHIMIQUE
est insuffisante pour la dessécher ; elle retient
avec opiniâtreté une grande quantité d'eau dont on ne la prive entièrement qu'en la soumettant dans une étuve chauffée à 4o° environ. Ainsi dessé-
chée, elle est inodore, d'un aspect corné, et se réduit à un dixième de son poids. On peut lui filire reprendre à peu près son volume primitif et la rendre de nouveau mucilagineuse en la mettant pendant quelques jours en contact avec de l'eau , mais elle n'acquiert plus d'odeur. Projetée sur des charbons ardents, elle répand une odeur de corne brûlée, mais point d'odeur sensible d'acide sulfureux ; cependant, au moyen de l'éther, on parvient à en séparer une petite quantité de soufre à l'état de pureté. L'eau, l'alcool, l'essence de térébenthine et la dissolution de chlore en dissolvent. une petite portion à froid et un peu plus à chaud, de même que les acides énergiques. Les acides azotique et chlorhydrique concentrés, le brôme et le chlore liquide lui rendent sa blancheur naturelle lorsqu'elle est devenue grise après sa sortie de l'eau. Séparée ensuite de ces acides et lavée, elle ne se colore plus à l'air. L'acide chlorhydrique prend une couleur jaune occasionnée par un peu de fer que la glairine retient en combinaison. Les autres acides ne la décolorent pas, et les alcalis la précipitent de ses dissolutions acides en flocons blancs bleuâtres. Loin de la décolorer, l'acide sulfurique concentré lui fait prendre une couleur lie de vin qui s'affaiblit beaucoup si on se sert d'acide étendu. A froid, les alcalis caustiques n'ont aucune action sur elle; à l'aide de la chaleur, ils lui font prendre une couleur verte qui disparaît sur-le-champ par le contact d'un acide.
DES EAUX D'AIX EN SAVOIE.
323
Quand on la retire de l'eau et qu'on la fait égoutter sur un filtre, l'eau qui passe à travers celui-ci laisse déposer, au bout de trois à quatre jours, des paillettes d'un violet superbe, fortement irisées. Nous reviendrons sur ce nouveau corps que j'ai appelé zoïodine. L'eau filtrée a un reflet bleuâtre,
conserve une assez forte odeur de matière animale, et tient en dissolution une petite portion de glairine. La glairine, chauffée fortement dans un creuset de platine, n'entre pas en fusion; elle retient l'eau avec tant d'avidité, qu'elle se charbonne avant d'en être entièrement privée. Son incinération est difficile, et sa calcination donne lieu à un dégagement de vapeurs d'une odeur de corne brûlée. Si on la soumet à une ébullition prolongée, perd la majeure partie de son odeur, qu'elle elle communique en grande partie à la dissolution filtrée. Cette dissolution est jaunâtre, d'une saveur douceâtre sans être mucilagineuse, et ne se coagule pas par le refroidissement. Soumise à la distillation sèche dans une cornue de verre, la glairine se boursouffle d'abord, répand bientôt après une odeur forte de matière animale, et donne tous les produits formés par les substances organiques peu azotées. Le résidu de la distillation est un charbon noir, friable très-léger, donnant o,75 de cendres composées de silice, de carbonate de chaux et de peroxyde de fer. Je me suis assuré par des expériences positives que la glairine ne renferme point d'iode. 52. J'appelle ainsi l'espèce de glairine qui se forme dans l'eau de soufre à l'époque où celle-ci eliiirki;., se trouve altérée. par les eaux pluviales. Ces deux productions offrent une nature très-différente, et