Annales des Mines (1839, série 3, volume 16) [Image 258]

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SUR LE JURA

D'ALLEMAGNE

Près de Neuburg et d'Ingolstadt ce sont les Dicérates , dont sont formées des couches entières, qui font reconnaître cette Môskirch ce sont les Nérinées formation. Près de qui la caractérisent, et il ne manque plus que d'avoir précisé sa présence au pied du Randen près de Schaffhouse, et au Ligerberg près de Bade, pour qu'on puisse réunir toutes ces couches avec celles qui se prolongent pied du Jura de Suisse, et qui ont acquis une uste célébrité par les découvertes jau de M. Hugi. Cette formation a cela de commun avec le lias, que presque tous les fossiles qui s'y rencontrent sont de vrais fossiles caractéristiques ; mais ils ne se trouvent pas uniformément répandus partout. Ainsi, quoique la grande Pinna ou Trichutes doive être regardée comme un indice certain de ces couches, on ne la rencontre dant pas toujours, et elle cepenKellheim et sur les bordsparaît manquer près de Les Nérinées .pourraient de la Nab et du Laber. à des couches placées plus bas, c'est ce appartenir que rend très-vraisemblable leur gisement à Natheim et à He vdenheim. Aucun des fossiles tion n'y paraît plusremarquables de cette formarépandu que le Pterocera Oceani , décrit et figuré la première fois par M. Alex. Brongniart.pour Non - seulement il se trouve en Suisse, à Ulm, à dans le Jura d'AllemagneIngolstadt et à Kellheim également sur les crêtes du mais il se rencontre Jura entre le Weser et la Leine, suries flancs du Jura de France comme dans les plaines des bords de la Loire et sur les îles littorales de l'Océan. le Terebratula lacunosa On doit remarquer que , si abondant dans les couches de coraux , manque presque totalement

SUR LE JURA D'ALLEMAGNE.

dans le calcaire à Dicérates. Le Terebratula alata,

au contraire, paraît sous une forme gigantesque, c'est évidemment un passage à la formation crétacée, dans laquelle ne se trouvent plus de térébratules à plis divisés par une fente. Lesrapportsgéognostiques entre le calcaire à Nénuées et à Dicérates et les schistes lithographiques

de Solenhofen et de Pappenheim n'ont pas été reconnus jusqu'ici avec toute la précision désirable;

on n'a pas encore trouvé de point où le schiste repose d'une manière distincte dessus ou dessous les couches à Dicérates. 11 est très-vraisemblable que ces dernières couches sont supérieures aux premières. Cependant on pourrait penser aussi que les deux formations ne doivent jamais se trouver l'une au-dessus de l'autre, et sont seulement deux formations parallèles. La grandeur et la nature des fossiles du calcaire à Dicérates indiquent que c'est une formation pélagique, déposée dans une

mer très-profonde; au contraire on ne peut regarder les schistes lithographiques que comme une formation déposée dans le voisinage des côtes. La grande quantité de poissons qui s'y trouve, la présence des algues , des libelles trèsfréquents à Solenhofen , celle du Geosaztrus pourvu de pieds, celle du Pterodactylus qui vit dans l'air, ne peuvent se comprendre que dans l'hypothèse du voisinage d'un continent. Avec le calcaire à Dicérates ou calcaire de

Portland se termine la série des couches du Jura d'Allemagne. On n'a reconnu ni en Allemagne ni en Suisse les assises qui le surmontent en Angleterre.