Annales des Mines (1840, série 3, volume 18) [Image 21]

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EXTRAITS DE MÉMOIRES ÉTRANGERS

sues, que les organisations actuellement vivantes, même celle de l'homme, étaient le développement et le perfectionnement successifs et périodiques des formes qui gisent dans les profondeurs de la terre et qui ne vivent plus. aujourd'hui. Les recherches physiologiques délicates de Cuvier établirent une séparation rigoureuse entre les animaux vertébrés du monde primitif et ceux du monde actuel. Plus tard, MM. Léopold de Buch et Deshayes ont établi positivement le même phénomène dans de nombreuses formes de coquillages. Les recherches de M. Milne Edwards sur le genre Eschara ont encore démontré récemment, avec la même rigueur scientifique, que pas une seule des nombreuses espèces fossiles (27) de la formation oolithique et crétacée ne se rapporte aux espèces vivantes; et les travaux récents auxquels M. Agassiz s'est livré avec étendue et profondeur, sur les pois-. sons fossiles, conduisent à un résultat semblable. MM. D eshayes et Lyell réunissent ces résultats dans un ordre systématique, et le dernier, géologue anglais rempli de sagacité et riche d'expérience, a établi en principe que, d'après les recherches les plus attentives, ni dans la formation oolithique et de transition, ni dans la craie de la formation secondaire, on ne trouvait de débris des espèces organisées actuellement vivantes, mais qu'on en rencontrait seulement dans les terrains tertiaires les plus modernes. Il partagea donc l'époque tertiaire en quatre périodes ou formations : océnique ou période de crépuscule, la plus ancienne de celles qui renferment des formes organiques actuelles, dans les couches de laquelle les espèces vivant aujourd'hui se rencontrent pour la première fois et en petit nombre; la illiocaeni que , où l'on en trouve

SUR DES ESPÈCES DE LA FORMATION CRÉTACÉE. 4L

un peu moins ; la Pliocaénique ancienne, un peu plus que la moitié ; et enfin la P tioccténique mo clerne , où l'on trouve que la presque totalité des débris fossiles appartiennent à des espèces vivant maintenant. Dans cet état de la science, il a paru convenable à l'auteur de communiquer à l'académie certaines observations qui diffèrent des précédentes, observations qu'il a pu réunir dans les dernières vacances

d'été, et qui sont un développement de quelques autres recherches publiées par lui au commencement de cette année. Il a démontré dans un mémoire déjà imprimé su r

la formation de la craie, non sans avoir lui-même hésité quelque temps, que, dans la craie non douteuse de Rügen, on peut reconnaître une forment-1fusoires à carapace siliceuse qui ne diffère pas es-

sentiellement dela Gallionella aurichalcea vivant maintenant. On a aussi trouvé, dans la craie non douteuse de Gravesand, les carapaces siliceuses de deux Infusoires qui ne pouvaient être distingués de la Frctgilaria rhabdosoma et de la F. striolata , aujourd'hui vivantes. Deux autres espèces, la Srneventricos a , furent obserdra zdna et la Na vées dans une marne d'Oran , appartenant probablement à la formation crétacée; une sixième espèce vivante , Munotia zebra , fut signalée dans une marne probablement crétacée, de la Grèce. Au contraire, la masse principale des couches qui constituent les marnes crayeuses du bassin de la Méditerranée avait été signalée comme renfermant

des genres probablement entièrement détruits, dont les nombreuses espèces se réduisent à six types très-distincts , et qui sont entièrement inconnues parmi celles de notre époque.