Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 128]

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MINERAIS DE PLOMB

ment : trois hommes armés d'un levier suffisent pour mettre cet appareil en mouvement. L'air est conduit, au moyen d'un manchon en cuir, dans un tube en argile servant à la fois de buse et de tuyère. Quelquefois on a employé les trompes, à l'Alqueria , par exemple, et dans une autre usine située sur les bords du Rio Andarax non loin d'Insticion : cette dernière a fondu beaucoup de crasses des anciennes fonderies royales d'el Presidio et d'el Cora de Canajyala. Un atelier de fourneau à manche en Andalousic, n'est autre chose qu'un hangar en roseaux

pour abriter le soufflet ; car la pava elle-même se trouve en plein air. -

Ces fourneaux se mettent en feu avec assez peu

de soin, et on ne s'occupe guère d'échauffer la sole ou de lui donner de la solidité, par le passage d'une première couche fusible ; on sait cependant

que cela est nécessaire, mais on ne m'a pas dit qu'on le fit généralement.

Une fois la pava allumée, ce qui n'est pas long à exécuter (I), on la charge absolument comme un fourneau à manche , c'est-à-dire le charbon sur le poitrail et les matières à fondre vers l'arrière. La liga ou couche de fusion est composée d'une partie d'anciennes scories ( escorias ) sur deux de crasses blanches ( horruras ) : aussi ce mélange passe-t-il facilement.

Les scories qui en résultent sont coulantes, bien vitrifiées la plupart du temps. (1) Une personne digne de foi m'a assuré que les pavas de Linarès étaient plus petites encore que celles de la Sierra de Gador, et je tiens de M. Amalio Maestre que leur allure

est ordinairement bonne.

DES ENVIRONS D'ALMERIA ET D'ADRA.

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Quant au gueulard, il fume beaucoup, et il

m'a été très-facile de me convaincre d'une grande perte en plomb par l'étude spéciale que j'ai faite du fourneau de M. Baron, au port d'Almeria.

Les ouvriers espagnols ne se guident pour le chargement que d'après la descente des charges ; ils n'emploient pas de bécasse, et ne visitent pas

la tuyère, puisqu'elle est liée intimement au

eufflet. Le poitrail du fourneau ne possède point d'oeil, sans doute parce que l'arrière est presque toujours trop chaud. Tous les fourneaux hors feu que j'ai visités m'ont présenté ces caractères. On tient beaucoup de charbon sur le bassin intérieur; ce qui fait que le plomb coule très-chaud. Un fourneau à manche passe moyennement dans les 24 heures 100 à 120 quintaux castillans de crasses blanches, dont on retire depuis 12 jusqu'à 20 p. 0/0, et on brûle dans le même temps de 35 à 4o quintaux de charbon de bois. Lorsqu'on se sert de coke, comme cela se passe dans les ateliers de M. Baron, qui a eu la complaisance de me fournir les résultats que je viens de citer, on le mélange par 1/3 ou par 1/4 avec le charbon de bois.

Ce dernier vient des environs et de file mais étant fabriqué avec du pin, il fournit beau-. coup de fraisil et passe pour moins chaud : ce qui est évident, d'après la nature des essences. Le prix de ces charbons varie suivant les besoins : il se tient entre 2 1/2 à 3 réaux farrobe , c'est-à-dire de Io à 12 réaux le quintal. Le coke a été jusqu'à ce jour tiré d'Angleterre, et tout récemment on en a fait venir de Marseille : il revient dans l'usine, droits acquittés, de 12 à 16 réaux le quintal, suivant la valeur du fret.