Annales des Mines (1841, série 3, volume 20) [Image 303]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

596

MÉMOIRE SUR LES EAUX CORROSIVES

sont formées et des eaux corrosives qui les remplissent.

Les eaux extraites des mines et des carrières, dans lesquelles les roches sont imprégnées de pyrites qui se décomposent au contact de Fair, ont,

quant à la nature de leurs éléments ;une composition constante que l'on peut formuler &une manière générale en disant qu'elles contiennent d'alumine, de peroxyde de fer, de

de fer, de nickel et de cobalt, Des sulfates de cphr chaux, de magnésie, de potasse et de soude. des chlorures alcalins de la silice gélatineuse.

Elles contiennent sans doute aussi des sels ammoniacaux qu'il était inutile de rechercher pour l'objet que je me proposais. Quelques-unes de ces substances, en particulier les chlorures, peuvent résulter en partie du séjour

des hommes dans les exploitations, et du voisinage des habitations; mais elles doivent principalement leur origine aux pyrites qui accompagnent toujours en quantité plus ou moins considérable les roches des terrains à combustible et les schistes ardoisiers. Sous l'action combinée de l'air et de l'eau, ces pyrites s'effleurissent , donnent des sulfates et de l'acide sulfurique qui réagit énergiquement à l'état naissant sur les roches voisines, et en dissout les éléments. Dans tous les cas que j'ai eu occasion d'examiner, et j'ai la conviction qu'il en est toujours il entre du fer ; je n'ai pas encore eu l'occasion d'examiner des chaudières entièrement en cuivre.

EMPLOYÉES DANS LES CHAUDIÈRES A VAPEUR. 597

de même, tout l'acide sulfurique en excès qui résulte de la décomposition des pyrites est saturé, soit par les bases des roches décomposées, soit par les carbonates terreux qu'il rencontre, soit enfin par suite de la transformation du protoxyde de fer en peroxyde de fer au contact Je l'air. Ce fait résulte des expériences directes que j'ai rapportées plus haut ; il résulte également de la composition des eaux prise dans son ensemble. En prenant pour exemple l'eau de la mine de la Bazouge, on voit qu'elle renferme par litre une quantité totale d'acide sulfurique égale à 2gr. 328. En faisant abstraction de la proportion certainement trèsfaible de sulfates dont l'origine est due au séjour des ouvriers dans la mine, la presque totalité de l'acide sulfurique doit résulter de la décomposition des pyrites de fer. Or, la décomposition des pyrites, en supposant qu'il n'y ait pas suroxydation immédiate d'une partie de protoxyde de fer formé, doit

donner un équivalent de sulfate de protoxyde de fer et un équivalent d'acide sulfurique libre; pour retrouver dans l'eau extraite au jour de l'acide sul-

furique libre, il faudrait y trouver plus d'acide sulfurique combiné avec les oxydes de fer qu'avec les autres bases , tandis que c'est le contraire qu'on observe. L'eau de la mine de la Bazouge contient

trente fois plus d'acide combiné avec l'alumine, la chaux, la magnésie, etc., qu'avec les oxydes de fer. L'acide sulfurique libre résultant de la formation des pyrites réagit donc sur les roches environnantes et se sature très-rapidement ; le sulfate c-le protoxyde passe ensuite, pour la plus grande partie, à l'état de sous-sulfate de peroxyde qui se précipite et reste dans la mine ; aussi voit-on toujours dans les mines, les sources qui coulent dans Tonze XX , 1841.

39