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MÉMOIRE SUR LES EAUX CORROSIVES
beaucoup de probabilité l'explosion d'Avrillé , c'est ainsi bien certainement qu'a eu lieu l'explosion des Grands-Carreaux. C'est donc avec raison que la commission des machines à vapeur propose d'inscrire, dans la législation des machines à vapeur, des conditions préservatrices contre les accidents de ce genre. Mais je crois qu'il n'est pas
nécessaire de prohiber complétement l'emploi des machines à vapeur à haute pression alimentées par des eaux corrosives, et de n'autoriser dans ce cas que l'établissement des machines à haute pression consommant de l'eau distillée ou des machines à très-basse pression. Imposer cette condition , ce
serait mettre un obstacle très-grand à l'exploitation des mines qui n'auraient pas assez d'eau pour condenser la vapeur, et qui ne pourraient employer
pour l'alimentation que l'eau tirée des puits. Ce
serait en même temps imposer une condition onéreuse aux mines qui, ayant une quantité d'eau suffisante, devraient supporter des frais d'entretien plus considérables, puisque la perte du métal dépend de la quantité d'eau consommée. Il est facile de voir, en se reportant aux réactions qui ont lieu dans les chaudières, que l'on peut sans difficulté les préserver de l'action corrosive
de l'eau ; la seule condition réglementaire que l'on puisse imposer aux machines à haute pression alimentées par des eaux corrosives, est de neutraliser complétement ces eaux. Cette condition serait d'une exécution facile et toujours avantageuse pour l'exploitation ; elle serait également d'une vérification facile. Lorsque sur une mine ou sur une carrière dont
les eaux seront corrosives, il y aura possibilité même en faisant une- dépense notable de force,
EMPLOYÉES DANS LES CHAUDIERES A VAPEUR. 607
d'aller emprunter à une rivière, à un étang ou même à des puits, des eaux douces exemptes de sels de peroxyde de fer, d'alumine et de sul 'ate de chaux, on devra toujours se décider à faire
les frais d'installation et la consommation de force nécessaire. Il vaudra mieux souvent augmenter la dépense de combustible, surtout sur les mines où
il est à vil prix, et se rendre indépendant des moyens de préservation que j'indiquerai plus loin,
et de la surveillance qu'ils nécessiteront, éviter
enfin les nettoyages fréquents qu'exigent toujours les eaux chargées de sulfate de chaux. Pour les
mêmes motifs, toutes les fois que l'eau de la
mine sera dans toutes les saisons assez abondante pour la condensation, je conseillerai l'emploi d'un condenseur fermé dans lequel la vapeur sera condensée et reprise par la pompe alimentaire pour être renvoyée à la machine, quelque complication qu'il doive en résulter dans la construction de la machine, pour l'installation de grands réservoirs
destinés à contenir l'eau d'épuisement, et de
citernes destinées à recueillir l'eau douce nécessaire pour réparer les pertes d'eau et de vapeur. Le condenseur que M. Baisley adapte à ses machines remplirait très-bien ce but; on peut du reste combiner bien des dispositions qui conduiraient au même résultat. En dernier lieu je conseillerais -l'emploi des chaudières de cuivre battu, dans le cas tout à fait exceptionnel ou l'eau ne serait chargée que de sulfate d'alumine et de fer, sans sulfate de chaux. Ces chaudières pourraient alors rendre de grands services ; elles seraient à la vérité très-coûteuses de premier établissement, mais elles auraient une;très-longue durée, et leurs débris conserveraient encore une grande valeur.