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PIERRES FULMINANTES
DE DOURGNES.
quantité par une chaleur assez peu élevée, occasionne l'explosion par un mode de décrépitation que nous croyons n'avoir pas encore été signalé. C'est elle aussi qui , lorsque la température est portée assez loin , disparaît en entier, laissant à sa place des traces de charbon, et faisant repasser à l'état de carbonate quelques-uns des oxydes avec lesquels elle était combinée. Mais ces carbonates, et surtout celui de chaux, sont à leur tour décomposés par la chaleur, si celle-ci est soutenue pendant un temps suffisant, et de là les phénomènes de délitescence et l'absorption rapide de l'eau que nous avons signalés précédemment. La structure physique des pierres de Dourgnes, jointe à ce que nous venons de dire sur leur composition chimique, nous explique assez facilement leur mode de formation et leur gisement si restreint. Leur noyau central est toujours emprunté aux roches voisines, et les couches qui se sont superposées sont évidemment composées de détritus de ces roches joints à une certaine quantité d'alumine très-commune dans le voisinage. Il suffit dès lors de concevoir qu'un courant d'eau ait rencontré un rocher placé de manière à occasionner un remous dans un point où ne pouvaient atteindre que la vase et les plus petits fragments des pierres qu'il entraînait avec lui, pour nous rendre compte de tous les faits que nous avons signalés. En effet, cette vase plastique venant à se mouler sur de petits cailloux, les a enduits d'une couche bientôt durcie par le soleil du midi, de manière à permettre plus tard lors d'un nouveau débordement, au noyau ainsi préparé , de continuer à jouer le
multiplié les couches concentriques, et celles-ci ont été régulières tant que la pierre résultant de leur superposition ne s'est pas trouvée avoir un volume trop considérable pour être soulevée et agitée en tout sens par le liquide chargé de vase. Mais au delà d'une certaine limite son poids, devenu trop considérable, a empêché ces mouvements variés, et par suite la vase ne se déposant plus d'une manière égale, les couches se sont confondues d'une manière irrégulière. Ou conçoit d'ailleurs fort bien que la même cause qui formait ces cailloux adventifs en ait réuni plusieurs dans
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même' rôle. Les crues suivantes ont de plus en plus
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une certaine quantité de- gangues et ait ainsi donné naissance à ces agrégats peu volumineux assez semblables à des poudingues. Enfin ces divers phénomènes ont dû être essentiellement lo-
caux, car au delà de l'abri formé par le rocher qui occasionnait le remous, ces pierres peu consistantes auraient été entraînées et bientôt détruites.
On voit que notre hypothèse rend compte de toutes les circonstances offertes par les pierres de Dourgnes , quant à leur gisement et à leur structure.
M. Gaultier de Claubry avait le premier annoncé comme très-probable l'existence de matières
organiques colorantes, entrant comme élément dans la composition d'un minéral. On sait que la distillation sèche de certaines roches siliceuses l'a-
vait conduit à ce résultat, mais il n'avait pu le démontrer directement, la nature même des roches qu'il examinait ne permettant pas d'isoler la matière organique. Cette séparation devenait au contraire facile dans les cailloux qui sont l'objet de cette ilote, et nous avons trouvé, comme