Annales des Mines (1842, série 4, volume 1) [Image 308]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

AFFINAGE DU FER 614 Je m'occuperai dans le second de la fabrication de la fonte. Le troisième contiendra la description des procédés d'affinage. Enfin le quatrième sera destiné à comparer la méthode bergamasque aux autres procédés d'affinage au bois et à rechercher les améliorations dont elle paraît susceptible.

Les usines à fer de la Lombardie sont concentrées dans la contrée comprise entre le lac de Côme

et le lac de Garda. Les chaînons qui se détachent du versant méridional des Alpes et courent à peu près

du nord au sud, partagent cet intervalle en sept val-

lées principales. Elles se présentent dans l'ordre suivant , en allant de l'ouest à l'est. I' la vallée du lac de Côme que ses eaux remplissent presque entièrement; 2' la val Sassina ; 3' la val Brembana; 4° la val Seriana , 50 la val Camonica dont le prolongement vers le sud est occupé par le lac d'Iseo ;

7° la val Sabbio. C'est dans 6° la val les six premières et les vallons latéraux qui s'y ratTrompio' tachent, qu'on trouve toutes les usines à fer de Lombardie. Ces établissements appartiennent tous des particuliers. Le gouvernement autrichien ne possédant ni forêts ni mines en Italie serait dans des conditions trop défavorables pour fonder des usines.

Il n'existe aucun document statistique sur les usines bergamasques. Le gouvernement ne s'étant réservé dans cette contrée, comme du reste dans toutes les autres provinces de l'empire autrichien, aucun contrôle sur l'industrie privée, on ne peut trouver sous ce rapport auprès de ses agents aucun

PAR LA MÉTHODE BERGAMASQUE.

615

renseignement. D'autre part la distance souvent très-grande qui sépare les divers groupes d'usines, s'oppose à ce qu'on puisse obtenir des maîtres de

forges des données propres à fixer des chiffres exacts de production. Nous ne pouvons donc rien présenter de complet à cet égard. Nous nous contenterons de donner une idée de l'importance de la fabrication , d'après les nombres suivants qui sont parfaitement exacts, ainsi que nous avons eu occasion de le vérifier plusieurs fois pendant notre séjour. Quinze hauts-fourneaux sont constamment en activité ; deux donnent alternativement des fontes de moulage et des fontes grises d'affinage, treize marchent exclusivement en fonte blanche lamel-

leuse. En estimant la production ,journalière de chaque fourneau à 2500 kilogrammes, ce qui est un minimum dans cette contrée, nous aurons pour la quantité totale de fonte produite annuellement 136.000 quintaux métriques environ qu'on peut partager de la manière suivante Fonte d'affinage. . . Fonte de moulage.. .

127.000 q. 9.000 q.

Dans ces nombres je n'ai pas tenu compte des chômages ; mais la durée des campagnes est telle,

qu'ils ne peuvent avoir sur le chiffre du rendement annuel qu'une très-faible influence, qui se trouve amplement compensée par la faible production que nous avons supposée aux hauts-fourneaux. Les fontes d'affinage sont converties en fer dans les forges de la contrée. La forme à laquelle le fer est amené en définitive dans l'opération de l'affinage varie avec les usages auxquels il est destiné. Ainsi, outre les gros fers qui passent ensuite dans