Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
622
PAR LA MÉTHODE BERGAMASQUE.
AFFINAGE DU FER
aussi avantageuses que celles du Banat. La différence n'est cependant pas aussi grande qu'on
pourrait le penser; car les fers styriens arrivent par la Drave et la Save dans les parties occidentales de la Hongrie qu'ils alimentent en concurrence avec les fers provenant des usines situées au nord et au sud de cette contrée. On voit par là quels avantages immenses ont les usines d'au delà des Alpes sur celles qui sont situées en deçà. D'ailleurs les frais de transport de Carinthie en Italie, qu'on serait tenté de se représenter comme très-onéreux, se réduisent en réalité à assez peu
de chose. Les fers produits dans les grandes usines qui sont aux environs de Villach et de Klagenfurt sont transportés à Udine en Frioul, par Ponteba, ou à Trieste. Le premier trajet est de 25 lieues environ, le second de 3o. Or, à partir de l'une ou de l'autre de ces deux villes, ils peuvent être dirigés par eau sur tous les points du Milanais. D'ailleurs,
pour la qualité, les fers de Carinthie peuvent
certainement lutter avec les fers bergamasques. Il me semble, d'après toutes ces considérations, que l'industrie du fer ne peut jamais prendre en Lombardie un grand développement. Son avenir serait même sérieusement compromis si les choses en restaient toujours au point où elles sont aujourd'hui. Mais tous les maîtres de l'orges désirent entrer dans la voie des améliorations, et s'ils parviennent à vaincre l'obstination de leurs ouvriers, il n'est pas douteux que leur industrie ne puisse se maintenir à peu près dans les conditions actuelles, mais sans prendre jamais un grand accroissement.
6,23
FABRICATION DE LA FONTE.
Les minerais qui alimentent les hauts-fourneaux
de Lombardie consistent principalement en fers spathiques très-manganésifères qu'on trouve en filons dans le terrain ancien. Les mines sont groupées sur une ligne dirigée à peu près de l'est à l'ouest au nord des lacs. Elles sont nombreuses,
mais malheureusement leur richesse n'est pas grande. Les filons sont peu puissants, très-irréguliers et souvent stériles sur une grande étendue.
De plus, les pyrites et la baryte sulfitée y sont parfois si abondantes qu'on est contraint à abandonner une partie des minerais. La production des mines est encore diminuée par le désordre qui règne dans les exploitations, par la mauvaise
direction donnée aux anciens travaux qui rend maintenant inabordables des gîtes encore riches, et enfin par le manque de bras. Les fontes provenant des minerais spathiques
ont la plus grande ressemblance avec celles du pays de Siegen, citées partout comme type des fontes miroitantes à grandes lames. Il m'a paru intéressant de rechercher si elles présentaient les mêmes caractères dans leur composition d'examiner en détail les circonstances de leur production, et de les rapprocher de celles des fontes de la Prusse Rhénane. On verra dans les pages suivantes que l'analogie est complète.
Les faits relatifs aux fontes du Rhin ont été puisés dans deux notices insérées clans les Annales
des mines (20 série, t. IV, P. 245; 3' série,
t. XIV , p. 465), et extraites des archives de Karsten.