Annales des Mines (1844, série 4, volume 5) [Image 56]

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MÉMOIRES SUR LES LIGNITES

DES BOUCTIES-DU-RDÔNE.

férieurs est variable; il est au maximum d'élévation, au moment des pluies, et au minimum, lorsque la sécheresse s'est prolongée ; aux environs du grand puits dé Fuveau, ces variations vont jusqu'à 5o mètres de hauteur verticale. Le passage des eaux à travers les moulières s'établit souvent par filtration , très-rarement par fissure, d'où il suit qu'elles exigent un temps considérable pour faire parcourir aux eaux pluviales absorbées un espace peu étendu. Ainsi ce n'est ordinairement que neuf jours après les grandes pluies 'que les eaux des moulières des environs de Fuveau se montrent dans les 'travaux actuels de la mine de quatre pans; mais cet intervalle de temps varie on le conçoit aisément, suivant les lieux et la profondeur. Comme conducteurs d'eau, les moulières peuvent se diviser en trois classes.Moulières supérieures, au plus haut niveau des eaux : celles-là absorbent constamment. Moulières moyennes, placées entre la hauteur maximum et la hauteur minimum du niveau du château d'eau souterrain ; elles absorbent pendant la sécheresse quand le niveau de l'amas d'eau est en contre-bas; elles font affluer l'eau, au contraire,

mines de lignites ; les moulières servent à inonder

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quand le niveau du lac est en contre-haut; ces

moulières ont donc des fonctions intermittentes suivant les saisons ou les années plus ou moins pluvieuses.

Enfin les moulières inférieures,(toujours placées au-dessous du plus bas niveau des eaux souterraines : celles - ci émettent constamment de l'eau. Ces différents rôles des moulières sont très-

importants à distinguer dans l'exploitation des

ou à dessécher les travaux, suivant le point oit on les rencontre; elles sont ou des obstacles à éviter, ou des moyens à mettre en oeuvre.

Aux puits de Raynaud et de la Médecine, concession .de Tretz, tous les travaux sont placés

à un niveau élevé, relativement à la vallée de l'Arc ; les moulières produisent l'effet de galeries d'écoulement ; dès que l'on est gêné par un amas

d'eau, on dirige une galerie vers la rencontre d'une moulière. Au grand puits de Fu veau , où sont les plus profondes excavations situées au-dessous du sol

toutes les moulières tendent à inonder les chantiers. D'après ce qui il serait très-important d'apprécier les causes précède, qui font naître les moulières 'et celles qui les éloignent. Puisque les moulières sont les lignes de passage des eaux ,-il est clair qu'elles doivent être plus fréquentes dans les plateaux où les couches, peu inclinées, sont recoupées sur les deux versants. C'est 'dans cette position que le passage et l'écoulement

des eaux, qui parcourent une même couche, se fait avec le plus de facilité; en ces cas, il y a de grandes chances pour que les mines de lignites soient altérées ou même entièrement privées de leur carbone et réduites en argile. T.,es divers degrés d'altération d'une couche de lignite se trouvent souvent réunis dans une même moulière; au centre de la moulière , le charbon a disparu ; le toit et le mur très-rapprochés, ne laissent plus apparaître qu'un lit d'argile; mais en s'é-

loignant, le charbon reparaît avec la couleur brune comme dans beaucoup de mines de