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MÉMOIRE SUR LES LIGNITES
DES ROUCHES-DU-RHÔNE.
L'épaisseur de ce groupe atteint vers Rognes noo mètres, et Manosque, dans la vallée de la Durance, l000 mètres. Ce terrain , évidemment superposé ou nord et à l'ouest de la ville d'Aix , au calcaire du groupe précédent, constitue, dans la vallée de l'Arc, toute la masse du plateau de Venelles, qui sépare la ville d'Aix de la Durance, et de là il s'étend sur les hauteurs d'Éguilles formant ensuite tout le sol du plateau de Saint2Cannat à Lambesc; il
mêlé de carbonate de chaux, forme deux couches puissantes d'environ deux mètres intercallées dans
va s'enfoncer sous la mollasse.
On retrouve le même terrain surmonté encore de mollasse, à Notre-Dame.des-Martigues et dans le vallon de Saint-Julien, dépendant de la même commune.
Les calcaires qui constituent la plus grande partie de ce groupe sont marneux, imprégnés de bitumes et très-feuilletés; tout annonce dans leur
texture qu'ils sont le produit d'une période de tranquillité parfaite, qui a succédé aux mouvements un peu vifs, dont l'influence est évidente dans les couches sableuses inférieures. La tranquillité a été si grande, que des ailes de mouches ont été conservées dans les feuillets du calcaire marneux ; tous les géologues savent, en effet, que l'on retire des plâtrières d'Aix des empreintes de poissons parfaitement conservées, et même des
empreintes de plusieurs insectes, tels que diptères et lépidoptères.' On est bien moins surpris de
rencontrer des débris végétaux qui paraissent appartenir aux genres saules et palmiers, mais point de dépôt de lignite : les calcaires marneux de ce terrain sont accompagnés de silex
pyromaques , disposés par lits comme aux environs de Paris. Enfin, le gypse grenu, intimement
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le calcaire.
Le dépôt gypseux est surmonté de calcaire siliceux avec nombreux débris de paludines et de potamides. Une grande partie de ces fossiles est silieifié. Les paludines deviennent de plus en plus abondantes en remontant dans la série; on les trouve accompagnés, sur le haut du plateau de Venelles, de lymnées et planorbes. Ici, les calcaires bitumineux sont accompagnés de véritables parties charbonneuses qui paraissent indiquer des affleurements de couches de lignites fort altérées ; la position de ces couches, disposées horizontalement sur le haut d'un plateau , dont les deux versants, coupés en falaises, laissent un libre écoulement aux eaux, ne permet pas d'es-
pérer la rencontre d'une couche de lignites. conservée; mais leurs indices y sont néanmoins d'un haut intérêt, lorsqu'on reconnaît que, par leur position géologique et leurs fossiles, ils représentent, dans la vallée de l'Arc, les dépôts charbonneux de Manosque, Forcalquier (Basses-Alpes) et d'Apt , et Métbamis (Vaucluse). Dans toutes ces localités, en effet, les lignites que nous venons de signaler sont intercallés par leur partie inférieure , for-
mant la zone de mines de forge de Manosque, dans des calcaires à paludines et planorbes, qui
servent de toit au dépôt de gypse grenu. La démonstration de ce rapprochement devient complète dès l'instant qu'on observe qu'a Aix et à Ma-. nosque, la mollasse marine a succédé im média te-
ment au système que nous décrivons, et qu'au point de contact, il y a des couches arénacées, où Tome 17, i84.4. 9