Annales des Mines (1845, série 4, volume 7) [Image 93]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

184

DE IVIAUPAS (MORBIHAN).

GÎTE D'ÉTAIN OXYDÉ

Au reste, cette altération est tout à fait locale et ne paraît s'être produite que là où le minerai a pénétré dans la roche. Le fer arsenical est très-commun, et dans les filons et dans les roches intercalées et encaissantes;

185

fions; mais il est évident, d'après la direction des couches schisteuses et la configuration des

granitiques, qu'il ne peut y avoir que quelques mètres de distance de cette ligne de

masses

contact aux affleurements d'étain.

on le rencontre quelquefois en cristaux bien déterminés ; mais le plus souvent il est amorphe ou présente seulement des indices de cristallisation. Les émeraudes, de même que le mica, quoiqu'elles soient moins abondantes, paraissent caractériser la présence de l'étain ; elles sont assez bien cristallisées et répandues comme l'étain, en nids dans le quartz. On n'en trouve plus dans les parties stériles. Le fer hématite apparaît en quelques points, mais le fer est bien moins commun qu'à la Villedee ; nous n'avons pu constater la présence du wolfram. On trouve sur le sol, à peu de distance des affleurements stannifères, des fragments nombreux

Si maintenant on compare cette description à celle des filons de la Villedec, par MM. Blavier et Lorieux, on verra qu'il y a identité presque complète entre les deux gîtes. Tous deux sont situés

de quarz à tourmalines bacillaires, analogues à ceux qui sont si abondants à la Villedec ; mais il ne

et se

nous a pas été possible de voir ces roches en place, et de nous assurer si elles forment ici, comme cela paraît être à la Villedee, la séparation des schistes et du granite. Tout semble indiquer que les filons de Mau-

pas sont situés à l'extrême limite des granits et des schistes. On trouve en effet les schistes à peu de distance de la carrière, au nord et au sud sur le bord de la rivière, tandis que le granite paraît se terminer aux escarpements du Maupas. La couche épaisse d'alluvions qui occupe le fond de la

vallée, ne permet pas de s'assurer d'une manière précise du point où se séparent les deux forma-

sur la

limite du terrain de transition et du ter-

rain primitif; la direction des filons est la même, et ceux de Maupas paraissent courir sur le prolongement de ceux de la Villedec; seulement dans cette dernière localité, la puissance comme l'étendue du gîte stannifère est bien plus consi-

dérable, mais, par contre, la richesse est bien moindre; sur les deux points, le minerai d'étain paraît plutôt disséminé irrégulièrement dans les masses de quartz que former des veines suivies; les

minéraux qui lui sont associés, sont les mêmes

montrent avec les mêmes circonstan-

ces, etc., etc. Enfin, si entre la Villedec et Maupas, on examine la constitution du sol au contact des schistes et du granite, partout on retrouve des filons de quartz hyalin fétide, partageant la direction de ceux que nous avons décrits, contenant presque tous du fer arsenical, des tourmalines et même, assure-t-on, de l'étain oxydé. Ces faits semblent prouver que non-seulement il existe une connexion entre les deux gîtes, mais encore qu'ils se relient par une ligne métallifère continue. Ce fait une fois admis, on serait tenté de croire, à raison de l'étendue occupée par cette formation et de la constance observée dans ses caractères, que l'étain n'est pas dans ces filons