Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
320
DE TIRAGE A LA POUDRE.
ESSAIS COMPARATIPS
puisqu'ils auraient à craindre pendant Un laps de temps plus ou moins long: l'effet du coup de mine. Afin de reconnaltre pratiquement si l'inflammation du filet de poudre s'arrête à la solution de continuité, ou se transmet au dessous par les enve-
loppes de la fusée en combustion, nous nous sommes livrés à une sétee d'expériences rapportées
ici succinctement. A l'air libre la fusée brûle son enveloppe en la réduisant en cendre.
Dans un trou de mine, sans charge, avec un bourrage beaucoup plus faible qu'il n'a lieu généralement lors de l'abattage des rochers à la poudre, la fusée brûle son enveloppe sur'la, longueur qui lui sert de mêche et s'éteint à l'entrée du trou; à partir de là, la poudre seule continue à brûler. Un grand nombre d'expériences successives faites comme il vient d'être dit, avec des circonstanceaS d'un faible bourrage, sur des quartiers de roche d'un mètre cube, cassés une demi-heure après l'explosion,'a fait en 'outre connaître que les deux enveloppes de chaque fusée se sont conservées intactes sans la moindre trace de combustion;
la première partie de l'enveloppe, celle en contact avec la poudre, s'est 'trouvée seule un peu noircie Pour compléter ces expériences; nous avons pratiqué sur six fusées une incision afin d'enlever une certaine partie de poudre, en établissant ainsi une solution de continuité. Chacune de ces fusées a été mise, comme on vient de le dire, dans un
321
état d'imperfection avec une solution cle continuité 'sur différentes longueurs, comprises entre o',oi et oni,o6. Les coups de mine chargés comme d'ordinaire avec ces fusées, ont raté"; deux heures après, les quartiers de roche ont été brisés et l'on a reconnu que le feu s'était arrêté précisément à la naissance de la solution de continuité, sans que les fils extérieurs de chaque fusée aient subi la moindre altération.
De ces diverses expériences faites avec soin et répétées depuis avec les mêmes résultats, on doit
conclure que le feu ne peut se transmettre à la charge par les enveloppes d'une fusée présentant une.solution de continuité, attendu que ces enveloppes se sont conservées intactes sans traces de combustion; il est rationnel de penser que cet effet doit être attribué à la compression des fusées et à la privation d'air. L'inconvénient redouté par les ouvriers, celui de la possibilité de l'inflammation d'un coup de mine longtemps aprèsla mise en feu, disparaît donc cornpiétement. De tout Ce-que nous venons d'exposer, on doit
conclure que les fusées de Bickford peuvent être employées avec d'autant plus d'avantage que leur confection sera plus soignée ; ce mode triomphera complètement de la routine des ouvriers, puisqu'il offre tout à la fois sécurité pour eux et économie sur l'ensemble des frais d'abattage. Nous terminerons en ajoutant que ce système exclusivement employé aux mines d'Aniche de-