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USINES A FER 596 les droits d'entrée une protection suffisante contre
Consistance
de l'usine.
les produits anglais analogues. Ce n'est pas le moindre sujet d'étonnement d'un voyage en Espagne, que cette rencontre à la latitude d'Alger d'une usine à l'anglaise, peuplée presque exclusivement d'ouvriers espagnols, plus anglaise encore néanmoins par sa physionomie qu'aucune des grandes usines de France, et qui n'a pas peut-être sa pareille, sinon pour la masse des produits, du moins pour leur variété. En effet, Constancia y Labor comprend trois hauts fourneaux, une grande forge à l'anglaise, .une fonderie de moulage, une tréfilerie, des ateliers d'ajustage, et l'on se dispose à y joindre la fabrication de l'acier fondu et celle du fer-blanc (I). De Ces différents ateliers, la forge à l'anglaise me 'parait être le seul qui fonctionne régiilièrement et d'une manière satisfaisante, c'est-à-dire avec profit. La moulerie s'y fait bien, mais sans occupation suffisante, autant que j'ai pu en juger. La tréfilerie n'est pas encore en activité, et le travail des hauts fourneaux languit depuis deux ans dans la dispendieuse et presque inévitable période des essais et des tatonnements. Il ne m'appartient pas d'examiner s'il est prudent de se livrer à tant d'essais à la fois sur une échelle pareille. Mais, abstraction faite des condi.tions administratives, dont nous n'avons pas à nous (1). M. Heredia, le fondateur de Constancia y Labor, fait construire à côté des hauts-fourneaux une grande mature de coton. Il possède, en outre dans le voisinage,
des savonneries remarquables par l'emploi de chaudières et de cuves à refroidir entièrement en fonte, disposées de manière à rclidre les produits en trois fOis moins de temps que les cuves en maçonnerie usitées à Marseille.
DE MALAGA.
591 occuper, l'usine Constan cia. y Labor, que MM. Heredia fils dirigent .avec intelligence et courage, est
certainement une des plus intéressantes pour l'étude de la..métallurgie du fer. D'ailleurs le public profite presque toujours, en définitive, des tentatives industrielles même aventureuses; il doit donc encouragement et gratitude ceux qui apportent à ces entreprises délicates de l'instruction, du jugement et de la persévérance. Il peut convenir aux intérêts particuliers d'exiger en outre une expérience assez mûre pour se garder de toute illusion dansl'a pprécia tion préalable de
ce que peuvent coûter des essais de ce genre dans un pays qui n'offre aucun secours ; mais le public est.intéressé, au contraire, à ne pas déprécier cette audace 'qui souvent, sans doute, prend naissance dans l'ignorance du danger, mais qui trop souvent aussi manque à ceux qui le connaissent. Les minerais de fer traités dans les hauts fburneaux sont le fer oxydulé de Marbella et un hydroxyde brun qu'on exploite à quelques kilomètres à l'ouest de Malaga. Le fer oxydulé de Marbella est magnifique :il est d'une pureté telle, que c'est à peine si, en fait de matières étrangères, j'ai pu apercevoir, sur le
tas existant dans l'usine, quelques mouches de cuivre pyriteux et quelques taches d'une roche verte que j'ai prise pour de la serpentine ; aussi j'admets volontiers le rendement en grand de 70 p. o/o qu'on lui attribue. Quant à l'hydroxyde, il n'est pas moins remar quablement exempt de gangue, s'il rend réellement en fonte les Go p. o/o qui m'ont été qués. Mais sous le rapport de la qualité, il ne vaut
pas le fer oxydulé, et il se montre parfois assez
Minerais,