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EXPÉRIENCES FAITES EN 1844
grande quantité, qui paraissent les plus riches en cobalt.
La présence de ce dernier peut être facilement constatée dans certains minerais, en les essayant immédiatement au chalumeau, avec du borax, sur le fil de platine. Quelques échantillons donnent ainsi au fondant une couleur bleue très-prononcée; avec d'autres la coloration est moins forte, ou même à peine sensible. Des minerais qui, par un traitement direct au chalumeau, à la flamme intérieure ne colorent pas en bleu le borax, ont cependant été reconnus cobaltifères par la méthode suivante : On a attaqué 3o grammes de minerai par l'acide muriatique de manière à dissoudre toute la partie métallique ; après avoir évaporé la liqueur à cité pour lui enlever l'excès d'acide, on a repris la matière par l'eau, filtré, chassé le fer et l'alumine par le carbonate de chaux en poudre, ou par le sous-carbonate de soude versé avec précaution , à l'aide de la chaleur; on a ensuite, au moyen d'un hydrosulfate alcalin versé goutte à goutte, précipité quelques portions de manganèse que l'on a soumis à l'essai au chalumeau. Par les procédés qu'on vient d'indiquer, on a constaté la présence du cobalt dans un grand nombre de minerais terreux provenant des environs de Thiviers, et dans quelques échantillons de la même qualité recueillis sur la concession de Teyjac, à l'extrémité opposée à celle de Thiviers. Les minerais durs, dans les expériences de laboratoire, n'ont pas présenté la réaction du cobalt , niais en opérant sur une liqueur résultant de la fabrication du chlore, dans la papeterie de
DANS LES LABORATOIRES DES DÉPARTEMENTS. 749
l'Epine, où l'on n'emploie que des manganèses durs, à l'état de fragments, on s'est assuré que ces minerais renferment du cobalt. 1k est donc possible, d'après ce fidt , que tous les manganèses des
terrains de la Dordogne en contiennent au moins des traces. De toutes les matières soumises à l'examen au-
cune n'a paru en contenir autant que certaines argiles ou hydrosilicates noirs de Bourg-Vieux.
Ces argiles, par une forte chaleur, prennent une couleur gris verdâtre due au passage du deutoxyde de cobalt à l'état de protoxyde. Attaquées par les acides , elles les colorent rapidement en vert, couleur qui, comme on sait, appartient aux sels de cobalt quand ils sont associés au peroxyde de fer ou au nickel. Le résidu de l'attaque par les acides est une argile de couleur rose de chair. Dans les divers essais, après avoir séparé le fer et l'alumine, on a cherché à précipiter le cobalt et le nickel seuls par un hydrosul fa te alcalin, mais on n'a pu arriver à obtenir ainsi ces métaux exempts de manganèse. On a dune dû procéder 4 la séparation de ce dernier par 14 seule médiode exacte qui soit connue, eu traitant les chlorures des trois mé-
taux par l'hydrogène à l'aide de la chaleur. On a opéré dans un creuset de platine, ainsi que indiqué M. Ebelmen (4miales des Mines, 40 sé-
rie, tome iv. page 4o9) mais à défaut de couvercle du même métal avec tubulure au centre, on a employé un couvercle en terre , s'adaptant imparfaitement au creuset; il est résulté de là que l'air ayant accès dans son intérieur, une portion du chlorure de manganèse a été grillée et changée
en protoxyde, lequel est resté mêlé au cobalt et au nickel métalliques.