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HISTOIRE DES ACIÉRIES 242 connaissait alors de plus précis sur l'art de fabri-
quer l'acier naturel et l'acier de cémentation.
L'opinion exprimée par les auteurs concernant le choix des fers à acier n'était que le résumé des faits que l'on avait cru constater en 1786, à l'occasion des expériences officielles de la fabrique d'Amboise. Le préambule de l'instruction et le paragraphe concernant le choix des fers à acier, indiquent très-bien les sentiments qui stimulaient l'industrie française et les conditions techniques que celle-ci allait prendre pour point de départ. Pendant que nos frères prodiguent leur sang contre les ennemis de la liberté, pendant que nous sommes en seconde ligne derrière eux, amis , il faut que notre énergie tire de notre sol toutes les ressources dont nous avons besoin, et que nous apprenions à l'Europe que la France trouve dans son sein tout ce qui est nécessaire à son courage. L'acier nous manque, l'acier qui doit servir à fabriquer les armes dont chaque ci» toyen doit se servir pour terminer enfin la lutte » de la liberté contre l'esclavage. Jusqu'à présent, des relations amicales avec nos voisins, et surtout les entraves qui faisoient languir notre industrie, nous ont fait négliger la fabrication de l'acier. L'Angleterre et l'Allemagne en fourniSsoient à la plus grande partie de nos besoins ; mais les despotes de l'Angle-
terre et de l'Allemagne ont rompu tout commerce avec nous. Eh bien, faisons notre acier. Nous allons vous présenter quelques notions qui doivent nous guider dans une entreprise généreuse pour ce moment, utile à notre indus» trie pour l'avenir.
DE CÉMENTATION.
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» Nous répéterons que la bonne qualité du fer est une condition indispensable pour obtenir un bon acier : il importe de choisir celui de la » meilleure espèce, et les Anglois qui préparent
presque exclusivement l'acier de cémentation
» retiennent pour cet objet tout le fer de Bos» lagie, qui est le meilleur qui se fabrique en » Suède, et ils le payent beaucoup plus cher. » Il ne suffit pas que le fer ne contienne pas de principe nuisible, il faut encore qu'il soit forgé avec soin Nous nous sommes convaincus » nous-mêmes que des fers de France, de bonne
qualité, tels que ceux du ci-devant Berry, ne faisoient que du mauvais acier lorsqu'on les cé» mentoit dans l'état où ils sortent ordinairement » des forges ; mais les mêmes fers ayant été forgés et corroyés avec soin, ont formé de l'a» cier aussi bon que celui qui a été fait en même temps avec un excellent fer de Suède. Dans une » autre expérience, l'acier préparé avec du fer du ci-devant comté de Foix , qui avoit été bien forgé, a produit de l'acier d'une qualité égale à celui qu'on a obtenu dans la même opération avec le fer de Suède. » Il résulte de là : 10 que le meilleur fer de » Suède doit moins la propriété qu'il a de former » du bon acier à une qualité particulière du mi» lierai , qu'au soin avec lequel il est forgé et soumis à l'action des martinets; 2° que nous avons en France des fers qui peuvent nous procurer
un bon acier pourvu qu'on veille à ce qu'ils » soient bien forgés ; mais la seule négligence dans
cette opération peut faire échouer une entre» prise d'aillenf-s bien conduite. Ainsi, le premier »
soin que l'on doit prendre pour se procurer de