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RÉFORME DU TARIF
meneement de ce siècle à une expérience en quel-
que sorte permanente ; et pour ma part , depuis que je me suis voué à l'étude de la métallurgie,
j'ai eu occasion de suivre, tant en France que dans
les pays étrangers, les résultats de vingt tenta-
tives de ce genre. Ou composerait une très-longue liste du seul énoncé des brevets d'invention rela-
tifs à de telles méthodes, des rapports favorables et des disti nctions bonori tiques a uxquels ces inven-
tions ont donné lieu. Au moment même où j'é-
crivais ces lignes, un habile propriétaire de forges venait M'entretenir d'un procédé nouveau fondé
sur le même principe et dont les résultats semblent offrir les plus flatteuses espérances. Plusieurs de ces méthodes m'ont d'abord vivement
intéressé : préoccupé depuis longtemps de l'infériorité flagrante des aciéries françai,es (1), abusé
comme les auteurs mêmes de ces entreprises par les premiers résultats qu'on y avait obtenus, je pensai d'abord que c'était dans cette voie que la France pouvait espérer de balancer la supériorité que certains minerais donnent aux pays étrangers. Mais les mécomptes multipliés que j'ai constatés depuis quinze ans , et les désastres qui ont frappé toutes les entreprises industrielles fondées sur de telles méthodes , ont forcément rectifié mon opinion. L'histoire de toutes ces tentatives se résume invariablement dans les faits suivants. Les produits des premiers essais soumis à -l'examen des meilleurs ouvriers en acier donnent .
(1) Observations sur le mouvement commercial des principales substances minérales entre la France et les pays étrangers. etc . . Ann. des .lin., 3' série, tome II, page 514, année 1832.
263 toujours les espérances les plus flatteuses; souvent le produit est égal, sinon supérieur, aux meilleurs DE CÉMENTATION.
aciers étrangers; tout au plus signale-t-on, clans quelques-uns, de légères imperfections qui semblent inhérentes à un travail exécuté sur .une petite échelle, et que de plus grands moyens d'action doivent inévitablement corriger. Mais' aussitôt que sur ces indications on commence à opérer en
grand, cette heureuse perspective s'évanouit; on voit surgir une foule de difficultés jusqu'alors inaperçues : les produits fabriqués perdent toute régularité, et l'on n'y trouve plus que par exception lesqualitésindispensables aux consommateurs.
En vain veut -on remédier à cette irrégularité en opérant sur de plus--grandes masses ; chaque
jour, au contraire, les objets -de rebut deviennent plus nombreux, et ,chaque jour aussi les chances de succès deviennentinoins probables. Je le répète, je ne connais pas une seule tentative ayant pour objet de fabriquer directement l'acier fondu avec la fonte de fer, qui n'ait présenté ces phases successives : les seuls inventeurs que cette direc-
tion de travaux n'a point ruinés, sont ceux qui ont su s'y arrêter assez tôt. Beaucoup de savants et d'industriels ont tenté de fabriquer l'acier en prenant d'autres principes pour point de départ de leurs recherches; mais celles-ci, après avoir fait naître les plus brillantes espérances, ont toujours eu pour résultat définitif une déception. Je citerai, par exemple, les belles expériences faites par Clouet, en 1797, et le _rap-
port .que deux illustres savants rédigèrent à ce sujet pour l'Institut national. J'engage les personnes qui veulent s'éclairer sur les dilfieultés ces questions, sur le degré de confiance que rué-