Annales des Mines (1846, série 4, volume 9) [Image 145]

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RÉFORME DU TARIF

publiait sur ce point en 1843; d'agir enfin comme si le problème était fort difficile, et de déterminer en conséquence les moyens d'action à fournir aux personnes qui seront chargées de le résoudre.

Le rapport relatif aux mines de l'Algérie conExpériences sur les minerais de state que de riches et puissantes mines de fer fer de l'Algérie. oxydulé magnétique existent à proximité de divers points du littoral; que plusieurs de ces gîtes sont également situés dans le voisinage d'abondantes forêts; qu'il y existe en un mot tous les éléments d'une importante fabrication de fer. Je ne connais point les localités; je n'ai aucune raison de douter de ces faits : je les tiens donc pour avérés. Mais ce rapport, en se fondant sur des analyses chimiques et sur des rapprochements minéralogiques , croit pouvoir établir qu'il y a identité entre les minerais algériens et les meilleurs minerais suédois, et qu'en conséquence il est certain que l'Algérie peut fournir au commerce des fers à acier égaux en qualité aux meilleurs fers de Suède. L'affirmation est si précise, le fait de l'identité absolue des minerais est si bien admis comme un axiome , que l'auteur ne croit devoir soulever contre la certitude du succès, qu'un seul doute qu'il écarte immédiatement : il remarque que la nature des bois qui fourniront le charbon néces-

saire au traitement métallurgique est le seul point par lequel les forges de l'Algérie différeront des forges suédoises qui produisent le fer à acier. Pour tous les points secondaires de la question, je laisse au lecteur le soin d'apprécier la justesse de l'assi-

milation faite entre l'Algérie et la Suède. Je me bornerai sur le fait principal , celui de l'identité des minerais , à présenter les doutes que suggèrent

DES FERS A ACIER.

297 les faits exposés dans le premier paragraphe de ce mémoire.

Les métallurgistes les plus distingués, les chi- L'identité signamistes les plus éminents, ont vainement tenté en lée entre les misuédois et Suède de constater la cause qui donne à certains nerais algériens est une hypothèse minerais une aptitude si prononcée pour la fabri- fondement. sans cation du fer à acier; je ne sache pas que l'on ait été plus heureux dans d'autres contrées : c'est donc gratuitement qu'on est venu déduire de l'analyse chimique l'assertion que les minerais de l'Algérie pourraient produire du fer à acier. La plupart des minerais de fer à acier du Nord sont, à la vérité, essentiellement composés de fer oxvdulé magnétique; mais on ne doit nullement en conclure que la propriété aciéreuse résulte de la combinaison chimique qui constitue cette espèce minérale toutes les analogies, toutes les indications de la métallurgie se réunissent au contraire pour motiver la conclusion opposée. Le nombre des gîtes de fer oxydulé avec lesquels on a tenté depuis un siècle surtout, en Suède, en Norwége , dans l'Amérique du Nord, dans l'Inde, etc., de fabriquer du fer à acier, est beaucoup plus grand que le nombre des gîtes qui se montrent propres à cette fabrication dans le nord de l'Europe : ce seul lait restreindrait singulièrement la probabilité de l'identité que l'on signale. Si l'on considère d'ailleurs que la propension aciéreuse n'est réellement prononcée que dans une huitaine de gîtes de la chaîne scandinave et dans deux gîtes de l'Oural, on peut très-bien soupçonner que la qualité aciéreuse résulte d'une cause générale qui s'est manifestée çà et là lors de la formation des dépôts ferreux de ces chaînes métallifères, et non d'une