Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 72]

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RECHERCHES GÉOLOGIQUES

bancs minces de calcaire tendre, grenu, jaunâtre,

qu'on serait tenté de prendre pour un grès. Cer-

tains bancs sont très-fissiles et se divisent en plaquettes de quelques millimètres d'épaisseur. On y rencontre des couches de marnes et de calcaire compacte, sans aucune trace de fossiles. Au bord de la mer les couches .sont généralement peu inclinées; il y a cependant des failles et des- dislocations, et souvent une inclinaison prononCée vers l'ouest. Aux abords du .port de Koumi, à quelques mètres au-dessus de la Méditerranée, on observe dans cet étage des conglomérats remarquables par

la grande quantité de cailloux de diorite et de

Koumi.

O. de Koumi.

males serpentineuses qu'ils renferment. On monte du port au village de Koumi, par un chemin escarpé au milieu de l'étage calcaire fortement incliné vers l'O. A la hauteur de Koumi , le calcaire noir compacte ou subcristallin apparaît avec quelques schistes bleus luisants. A l'O. de Koumi , en suivant le ravin pittoresque qui conduit à un gîte de lignite que le gou-

vernement fait exploiter, on rencontre d'abord

des grauwackes tendres et terreuses , .des espèces de psam mi tes et des argiles durcies, rhomboïdales, qui rappellent celles de la vallée d'Ara.khova dans l'étage crétacé inférieur. Viennent des calcaires cristallins en masses épaisses qui composent des rochers d'une grande hauteur. Ces calcaires passent à des variétes noires, grenues, à filets blancs, et à d'autres bancs minces de calcaire noir identique à ceux de Chalcis et de Kaki-Skala. L'ensemble de ces couches plonge vers le N. Au fond des ravins et dans les gorges on distingue des schistes bleus, rouges ou verts, des grauwackes , des grès, des roches feldspathiques, en gisement concordant

SUR LA GRÈCE ET...eILE D'EUBÉE.

/ avec les calcaires, en sorte qu'on est forcé de considérer ces groupes comme dépendant d'une seule

et unique formation. De puissantes masses de diorite , de serpentine et de diallage percent çà et là au milieu de la série des schistes et des grauwackes : on y découvre un grand nombre de roches talqueuses et magnésiennes. Ces roches éruptives

paraissent à un niveau élevé dans les ravins, et se montrent au-dessous de la couche de lignite qui affleure à plus de 3oo mètres au-dessus de la mer. Ce dépôt charbonneux forme un bassin de quelque étendue, détaché de l'étage tertiaire que nous venons de décrire. Mais les roches sur lesquelles le lignite repose se rattachent par l'identité de composition à celles des niveaux inférieurs. Ce sont

des calcaires marneux ou grenus, jaunâtres ou gris. Le lignite exploité consiste en une couche de 2 mètres d'un charbon assez compacte, pyriteux en quelques parties , qui repose sur un second lit de lignite peu épais et irrégulier, mêlé d'argile. Le charbon affleure dans les nombreux ravins qui traversent ces montagnes ; il forme, du côté de Kastrovola , un gisement assez considérable.

En face de Koumi , l'inclinaison est de Io à 120 vers l'ouest; mais il est facile de reconnaître, en suivant les affleurements que cette inclinaison ne reste pas constante et que le lignite, ainsi que les couches qui le supportent, a la forme d'une cuvette ou d'un fond de bassin. Le lignite est recouvert par une glaise brune , tenace, au-dessus de laquelle recommence une succession de calcaire marneux assez épais, passant bientôt à des calcaires grenus , durs, sonores , qui se divisent en lames comme certains grès micacés.

Lignite de Koutni.