Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 135]

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268 MINES ET FONDERIES aisée, deviendraient complétement impraticables,

soit par suite des éboulements eux-mêmes, soit à cause des nombreux remblais destinés à les soutenir. On se trouverait bientôt pris comme dans une souricière et dans l'impossibilité d'avancer, ce qui conduirait élargir les excavations aux dépens du toit. Cet élargissement ne serait plus alors d'une utilité contestable en même temps qu'il

rendrait la circulation plus facile, il produirait les déblais nécessaires ; tout cela sans frais excessifs. En effet, pour une couche à pente de 3o° et

de t mètre de puissance, il suffirait il la rigueur d'un exhaussement moyen de o'",35 à la couronne des galeries, pour les approprier à toutes les exigences d'un service souterrain économique : or ces

o,35 pris dans le toit ébouleux, produiraient environ om,70 de déblais, qui, tout en fiicilitant la circulation de l'air et des hommes , permettraient de remblayer la moitié des vides formés par l'exploitation. Ce serait probablement plus qu'il n'est nécessaire dans un terrain qui ne peutêtre ébouleux qu'en grand. Ce système, naturellement déduit du

peu de solidité du toit, ne ressemblerait plus en rien à ce qui se fait communément en Espagne. Il est donc permis d'admettre que les terrains ébouleux doivent y être rares. Les quelques .remblais qu'on rencontre çà et là semblent provenir plutôt du besoin de se débarrasser des déblais, que de la nécessité de soutenir le toit.

On voit d'ailleurs, dans toutes les variétés de gîtes en amas, que j'ai eu l'occasion d'observer des chambres d'exploitation ouvertes sur des renflements, et qui se tiennentparfaitement, sans boisages ni remblais , sur une certaine étendue et sur des hauteurs de plusieurs mètres.

DU MIDI DE L'ESPAGNE.

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L'irrégularité et le défaut de hauteur de la plupart des exploitations espagnoles doivent donc être attribués à une autre cause qu'à la nature ébouleuse du terrain.

La solidité du toit qui rendrait les remblais superflus , sa dureté, qui renchérirait l'abattage

sans donner un grain de ruinerai de plus, la différence tranchée d'aspect et de tenacité qui caractérise la gangue constante du minerai , par rapport à la roche encaissante, enfin la facilité avec laquelle le minerai lui-même se détache de sa gangue, dont il est ordinairement séparé par une terre ferrugineuse , toutes ces circonstances invitent le mineur de la Sierra de Gador à ne pas dé--; penser -sa poudre, qui est chère, pour abattre autre chose que le minerai , dût-il ne s'ouvrir, ainsi, que le passage strictement nécessaire pour avancer vers une nouvelle récolte, toujours incertaine , toujours prête à finir. Il lui suffit que ce passage soit assuré. Sa commodité personnelle pourrait lui conseiller parfois d'agir autrement mais il faut croire que cette commodité serait peu productive, car les mineurs espagnols sont généralement pavés au poids du minerai net mis au jour, et , dans bon nombre de mines, ils sont à peu près complétement abandonnés à eux-mêmes.

En outre, il est à remarquer que leur travail

n'est point passager. Les mineurs espagnols sont généralement fidèles aux exploitations qui les ern. ploient : leur fidélité est même garantie par une circonstance particulière; 'ils ne sont payés que tous les trois mois (1). (1) Ces ouvriers n'ont avec eux ni femmes ni enfants.

On m'a assuré qu'ils ont, pour la plupart, de bonnes raisons pour ne pas appeler l'attention sur eux, et pour

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