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273 on considère que toute tradition a dû être anéantie DU MIDI DE L'ESPAGNE.
ployé avantageusement pour l'abattage; aussi les mineurs espagnols n'en font-ils usage que pour extraire les rognons de galène des géodes ferrugineuses où ils se trouvent quelquefois enchâssés, et
surtout pour séparer le minerai du gros de sa
gangue après l'abattage. Cette lourdeur du pic n'est pas le seul indice de la Manière de travailler des mineurs espagnols ; elle se révèle encore par l'absence des coins, des masses, des leviers, outils dont les Carthaginois
et les Romains se servaient presque exclusivement, dont l'usage est encore si répandu dans la plupart des autres mines du continent, et qui, avec les pics légers à long manche, viennent si puissamment en aide à la poudre. Mais l'emploi de ces outils, qui exigent un grand développement de force musculaire, n'aurait apparemment qu'un effet utile médiocre dans des ateliers sans hauteur, ouverts au milieu d'Une roche d'une certaine ténacité et non fissile ; c'est pourquoi, sans doute, l'aba ttage se fait exclusivement à la poudre. Cependant celle-ci est plus chère encore qu'en France, malgré l'importance des fabriques clandestines qui la livrent à plus de 25 p. o/o au-dessous des prix de
la poudre royale. La poudre de mine fabriquée par PEtat coûterait environ 3 fr. le kilogr. Il va sans dire qu'on n'a garde d'en faire usage dans le midi de l'Espagne, cet Eldorado de la contre-
bande. Il n'est pas impossible que la substitution de la poudre aux coins, pics, etc., soit le seul changement que les exploitations de cette contrée aient
vu depuis l'antiquité. Mais ce changement a été plus complet là qu'ailleurs il est à peine resté
trace de l'ancien procédé. Ce fait s'explique quand
par l'espèce de prohibition qui a frappé, pendant trois siècles, l'exploitation des mines en Espagne, et que, d'autre part, les circonstances locales ayant fait prévaloir un système d'abattage qui avait pour règle première de n'enlever que le minerai, le travail à la poudre n'a jamais dû se présenter tout d'abord avec des avantages plus marqués que dans les ateliers étroits de la Sierra de Gador, ateliers ouverts au milieu d'une roche cassante non fissile , mais offrant un dégagement naturel, dans son épaisseur même, par suite de l'interposition du minerai, qui, ainsi qu'on l'a vu, ne fait pas toujours corps avec la gangue. Dans ces conditions, le travail au coin, à la pointe et au levier a pu être fort ingrat, et l'on se rend compté ainsi de ces traces d'antiques exploitations par le feu , dont on m'a parlé à la mine de la Raja. Tout porte d'ail' eurs à croire que les tentatives d'exploitations faites par les anciens, dans la Sierra de Ga-
dor, ont été sans importance. Ce n'est pas moins peut-être devant la difficulté de l'exploitation qu'ils ont reculé, que devant la pauvreté en argent de ces gîtes. A Almazarron et dans la Sierra de Carthagène, Outils antie,ues.
rien n'annonce qu'on ait eu recours au feu. On voit partout, au contraire, des traces du travail au pic et au coin. Les outils eux-mêmes ont été retrouvés en grand nombre. Ceux que j'ai vus étaient petits, effilés et en fer aciéré. Dans la chaux carbonatée, lamellaire, blanche, Travail
qui forme la masse des gîtes de galène pauvre, un mineur (picador) fait dans sa journée douze trous de mine de 2 5 à /Io centimètres de profondeur. Il n'en fait que cinq à six de orn,35 dans le
utile
du mineur.