Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 335]

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DANS LES LABORATOIRES DES DÉPARTEMENTS. 673

EXPÉRIENCES FAITES EN 1845

min de fer de Paris à Dijon) (i), nécessitera l'em-

'd'une épaisseur totale de 1.m,7o, séparés par deux

ploi d'une grande quantité de ciment hydrau-

lits de marnes verdâtres bariolées, d'une puis-

lique qu'il sera fort utile de pouvoir extraire sur place ; ce tunnel est destiné à percer, à la base, l'un des principaux contreforts de la-chaine de la Côte-d'Or, formé d'un puissant massif de terrain liasique couronné d'une vaste dalle de calcaire à entroques; son entrée, sur le versant de. l'Océan,

souvent tapissées de cristaux microscopiques assez

aura lieu dans les marnes-à bélemniteS supérieures

au calcaire à gryphées, et, en raison de sa pente inverse de celle des couches stratifiées qu'il doit traverser, sa sortie vers Dijon sera située à 20 mè-

tres au-dessous du calcaire à gryphées, dans les premières assises du terrain keupérien. On aura donc, au-dessus des têtes dé ce tunnel, dans les bancs nombreux de calcaire marneux qui affleurent au milieu des marnes et des schistes bitumineux du lias sur les flancs de la montagne de Blaisy, deux ou trois gîtes de pierre à ciment, bien connus

et facilement exploitables, dont on pourrait parfaitement se contenter; toutefois, les ingénieurs chargés de ce travail ont pensé avec juste raison qu'il serait très-avantageux d'utiliser comme pierres à ciment, si cela était possible , une partie des déblais qu'ils auront à extraire de l'excavation du souterrain ; ils ont en conséquence adressé au laboratoire de Dijon , pour le faire essayer, un calcaire 'qu'ils ont rencontré dans plusieurs de leurs puits du versant de la Méditerranée, à 14,5o audessous de l'assise inférieure du calcaire à gry-

phées. Ce calcaire forme trois bancs à peu près égaux, (1) Ce tunnel aura 4.100 mètres de longueur ; il sera en grande partie ouvert dans le calcaire à gryphées.

sance moyenne de on',8o; il est compacte, à cassure esquilleuse , d'une teinte grise verdâtre assez claire ; il présente çà et là quelques cavités cariées

caractéristiques des roches dolomitiques; il fait avec les acides une effervescence-très-lente. L'analyse d'un fragment de ce calcaire a donné les résultats suivants 0 51..7-; Carbonate de chaux .,0159 Carbonate de magnésie 6,464 t 0 Argile et peroxyde de fer. Silice Alumine et fer. 0,014

Perte

0,008 1,000

On devait supposer, d'après cette composition, que ce calcaire ne donnerait point à la calcination .

un véritable ciment, et qu'il se comporterait comme le ferait un mortier de chaux hydrau: lique renfermant 5o p. of() environ de sable fin; effectivement, il a été expérimenté très en grand, on a en fait cuire plusieurs hectolitres dans un four

à ciment ordinaire, après avoir eu le soin d'entourer chaque fragment d'un anneau de fil de fer, pour permettre un triage exact au défournement; la pierre calcinée a été broyée sous des meules horizontales, blutée, puis gâchée avec de l'eau ; la

prise a eu lieu à l'air libre (température de 15° centigrades), en 20 minutes, et sous l'eau en 25 minutes; un prisme rectangulaire de ce ciment, de 16 centimètres carrés de section, soumis à l'épreuve de la traction 24 heures après l'instant de la prise, s'est rompu sous l'effort d'un poids de