Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 337]

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EXPÉRIENCES FAITES EN 1845

DANS LES LABORATOIRES DES DÉPARTEMENTS. 677

rugineux proprement dit, et il correspond exactement par sa position géologique au ciment de Vassy ( Yonne ). Trois bancs d'une épaisseur moyenne de 20 à 25 centimètres, séparés par deux lits de marnes feuilletées noirâtres, l'un de im,35 l'autre de o'n,20 d'épaisseur, ont été exploités en grand, ces années dernières. Il est gris de fumée, à structure grossièrement feuilletée, à raclure blanchâtre; il présente quelques nodules d'une couleur moins foncée que la masse et renferme de nombreuses bélemnites; sa pâte est mélangée, comme celle du calcaire de Savigny-sous-Mâlain , d'une petite proportion de pyrite de fer qui produit un dégagement d'hydrogène sulfuré très-sensible lorsqu'on l'attaque par l'acide hydrochlori que après l'avoir préalablement calcinée. La décomposition de ces pyrites, et la réaction du sulfate de fer qui en résulte sur le carbonate de chaux des assises marneuses inférieures, donnent lieu à la production du sulfate de chaux, qui cristallise en petites aiguilles entre les feuillets des marnes. Des fragments des trois bancs ont perdu trèsapproximativement le même poids à la calcination ; on a donc jugé inutile de faire trois analyses; on s'est en conséquence borné à rechercher la composition d'un fragment du banc inférieur ; on a trouvé Carbonate de chaux,

0,701

Peroxyde de fer. Excédant de perte au feu ( soufre et bitume).

0,257 0,022 0,020

qu'il renfermait pouvait entrer en combinaison avec la chaux et donner un silicate possédant la propriété de durcir presque instantanément en s'hy-

dratant.

Un prisme de ce ciment, à section carrée de 3 centimètres de côté, soumis à l'épreuve de la rupture par traction après vingt jours d'immersion

sous l'eau, ne s'est brisé .que sous un poids de 87 kilog.

Le calcaire marneux de Vaux alimentait une fabrique de ciment dont les produits commençaient à être connus sous le nom de ciment de Châtillon , mais qui vient d'être fermée pour un temps indéfini (i). Chaque mètre cube coûtait 9 fr. 95 c. (exploitation, transport à l'usine et indemnité au propriétaire du sol), et donnait. .000 kilog. de ciment au prix de revient de 32 fr., prêt à livrer en tonnes. 4° Analyse d'un calcaire marneux exploité C'est pour ciment à Yenarey (Côte-d'Or).

encore la formation marneuse du lias qui recèle ce ciment, mais il y est situé au-dessous du calcaire noduleux-ferrugineux, à peu de distance (15 mè-

tres) au-dessus du calcaire à gryphées. Il est

à

pâte fine grisâtre, un peu schisteuse, tachant légèrement les doigts; il renferme de petits lits marneux qui s'effleurissent et se délitent très-vite à

rair, et présentent de nombreuses empreintes

d'ammonites avec quelques bélemnites. On peut l'exploiter sur 5 ou 6 mètres de hauteur.

1,000

On s'est assuré, par une attaque à l'acide hydro-

chlorique du calcaire calciné, que toute l'argile

(1) L'éloignement de cette fabrique de toute voie d'eau navigable restreignait trop ses débouchés.