Annales des Mines (1847, série 4, volume 11) [Image 4]

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GISEMENT DU SEL GEMME

Saint-Avold est situé à la jonction du grès vosgien et du grès bigarré, et, en venant de cette ville à Sarralbe, on remonte la série géologique

des couches. Ce sont d'abord des argiles marneuses, rouges, grises ou blanches , onctueuses au toucher, qui alternent avec les derniers bancs du grès bigarré et avec des dolomies ; puis des marnes jaunâtres dolonntiques, avec quartz néopètre (hornstein), puis le muschelkalk supérieur bien caractérisé par son fa. cies habituel et par ses Avicula socialis. En avançant davantage on rencontre : i° des marnes grises avec de nombreux petits bancs d'un grès jaunâtre, argileux, à grains fins, très-schisteux, renfermant du mica et beaucoup d'impressions végétales très-déliées et peu distinctes; 2° des marnes jaunes dans lesquelles se trouvent des bancs de dolomie jaunâtre avec quelques taches tirant au bleu, et dans lesquelles on distingue des débris d'écailles de poissons ou de sauriens, et quelques rares paillettes de mica (1). Plus loin encore, et à la hauteur environ du village de Macheren , on atteint les marnes irisées avec le même système de roches signalé tout à l'heure dans les couches que l'on observe à la sortie de Sarralbe; ce qui fixe bien la position de ces der, nières dans la partie inférieure du keuper, ainsi que je l'avais annoncé. Cela posé, et comme le lieu de ces observations (1) Les roches que je viens d'énumérer (10 et 2°) sont l'équivalent du groupe que M. d'Alberti a appelé lettenkohle , et qu'il place a la partie tout à fait inférieure des marnes irisées. Elles forment aussi une bande continue en Lorraine à la limite du muschelkalk et du keuper proprement dits. J'en fournirai les preuves dans un autre mémoire.

DANS LE DÉPA ETEMENTDE LA MOSELLE.

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est déjà plus élevé que la plaine de la Sarre, au milieu de laquelle se trouve le village de Salzbrorm, la supposition, que le gîte salifère rencontré là à la profondeur de 220 mètres pourrait encore appartenir aux marnes irisées, conduisait donc à admettre que la partie inférieure de ce terrain aurait reçu un développement extraordinaire, ou sinon la présence d'une faille avec un relèvement considérable. Cependant, si l'on descend la Sarrejusqu'à Herbitzheim (à 4 kilomètres de Sarralbe), on trouve, déjà en amont du pont, sur la rive droite, les grès et les dolomies identiques à ceux que j'ai montrés

tout à l'heure sur la route de Saint-Avold, à la limite du muschelkalk et des marnes irisées et ' un peu en aval du même pont, le muschelkalk lui-même exploité sur les deux rives. Toutes ces couches penchent vers l'Ouest, c'est-à-dire dans la direction de Salzbronn. En présence de ces faits, l'esprit ne devait-il pas déjà être porté à admettre préférablement que, à la profondeur à laquelle avaient été rencontrées les

eaux saturées, la sonde avait atteint le terrain du muschelkalk?

Mais d'autres faits ne tardèrent pas à venir appuyer cette première induction. Il existe sur le territoire prussien , à 59 kilomètres seulement de Salzbronn, et par conséquent à une distance bien moindre que Dieuze , une petite saline dite de Rilchingen , alimentée depuis des temps très-reculés par une source salée cri marque à peine un degré à l'aréomètre de Baumé. Elle est située sur la rive droite de la Sarre, tout près et au-dessous de Sarreguemines. Or, tandis qu'en face de Rilchingen la rive gauche est for-