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220 EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR phères , et qu'il n'a été autorisé que pour 5.
Le sieur Vanmullem ne mettait rien dans sa chaudière pour prévenir les incrustations. Il la faisait nettoyer tous les mois , mais il paraît 'que le chauffeur n'apportait pas un grand soin à ce nettoyage. La veille même de l'accident, on a vidé le générateur pour refaire le joint des soupapes qui perdait beaucoup , et comme il y avait déjà 3 se-
maines que la chaudière avait été nettoyée, on profita de cette occasion pour le faire de nouveau.
Il devait donc, en raison de cette circonstance, jointe à la secousse qui est résultée de l'explosion, ne pas rester trace de dépôts adhérents au métal.
Cependant j'en ai trouvé sur le fragment B, et j'ai même été obligé d'employer le marteau pour en détacher des croûtes qui avaient jusqu'à 5 millimètres d'épaisseur. Il n'est pas étonnant, d'après cela, que la chaudière ait reçu plusieurs coups de feu , et si l'adhérence des dépôts terreux n'a pas été la cause déterminante de l'accident du t3 janvier, il est au moins certain que la résistance du métal a dû diminuer beaucoup par le fait de ces dépôts. En effet, j'ai fait couper des morceaux de tôle la partie inférieure de la chaudière , en divers points de son contour et au trou d'homme, et en cassa ii t ces morceaux dans le même sens, parallèlement à l'axe, j'ai remarqué qu'ils cédaient presque aussitôt sans se plier. Les cassures étaient nettes et présentaient tous les caractères d'un métal
aigre et biûlé. Le morceau détaché près du trou d'homme avait plus de ténacité. Il s'est courbé un peu avant de se briser, et il était facile de distinguer dans la cassure des fibres présentant une certaine inflexion. II n'est donc pas douteux que le
métal a été successivement détérioré par suite
A ROUBAIX (NORD).
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d'incrustations qui se sont formées au fond de la chaudière, et aussi de la présence de carneaux supérieurs au niveau de l'eau. Les deux ouvriers qui se trouvaient au premier étage étaient descendus quelques minutes seulement avant l'explosion pour demander au chauffeur quand ils pourraient travailler. Le joint du trou d'homme fuyait alors un peu, et le chauffeur ne pouvant distinguer l'indication du manomètre à la lueur du bec de gaz, s'aida d'une allumette chimique, au moyen de laquelle il aperçut le mercure à la hauteur du chiffre 25. La division cor-
respondante à ce chiffre se trouve à environ
25 centimètres au-dessus de zéro, et en supposant
le tube manométrique bien calibré, la pression
dans la chaudière n'eût été alors que de 1 em,7. Quoique nous ne puissions avoir aucune confiance dans ce manomètre, toujours est-il que la
tension de la vapeur ne devait pas être très-
grande. Car le chauffeur était arrivé après 6 heures 1/2, et il n'aurait certainement pas négligé de mettre sa machine en train , s'il avait pensé que sa vapeur pût être parvenue à un degré de tension suffisant. 11 répondit donc aux deux ouvriers qu'il fallait encore attendre Io minutes. Ceux-ci se retirèrent, et ils étaient à peine rentrés dans l'atelier lorsque l'explosion eut lieu. La chaudière a donc éclaté tout à. coup sans que rien ait pu faire prévoir qu'un tel accident allait arriver, et 1/2 heure ou 3/4 d'heure seulement après l'entrée du chauffeur. On ne peut admettre que l'explosion soit due au manque d'eau , puisque la chaudière avait été remplie la veille.. On ne peut pas supposer non plus qu'elle ait éclaté par l'effet d'un excès de pues-