Annales des Mines (1847, série 4, volume 11) [Image 217]

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ALTÉRATION DES ROCHES

434 ploitable à cause de l'état d'altération du charbon. Sur d'autres points cette proportion est beaucoup plus forte et l'exploitation devient alors imposside ble ( t). Admettons cependant un cinquième du bassin, et supmoulières pour toute. l'étendue posons en outre que l'altération ne s'étende pas en profondeur au delà des limites dans lesquelles elle

a été reconnue par les travaux dexploitation,

c'est-à-dire qu'elle n'ait affecté les couches que sur dans une épaisseur d'environ_ 5o mètres. On aura, cubes, 16.5oo 000.000 de mètres cette hypothèse, ou environ 33.000.000.000 de tonnes de roches altérées. Pour évaluer la quantité de pyrite qui a pu être décomposée dans ces roches, je ferai remarquer d'abord que, dans tous les échantillons non altérés qui ont été analysés, il est extrêmement rare que la proportion de pyrite soit au-dessous de o,o ; que le plus souvent elle dépasse notablement ce chiffre ; que, dans des déblais de mines, elle s'est élevée jusqu'à o,o8 , et qu'un échantillon de

charbon exploité a même donné le chiffre de

0,12. On admettra donc facilement qu'il n'y a pas d'exagération à évaluer la proportion de pyrite décomposée dans les moulières à o,o du poids de la roche, c'est-à-dire à 33o.000.000 de tonnes.

de Une partie de pyrite produit 2,93 de sulfate tient compte de chaux hydraté pur ; mais, si l'on

auprès des parties (1) On trouve même quelquefois, considerables qui ne peuvent exploitées, des étendues l'être à cause des moulières. Ainsi, aux mines de Fuveau, jusqu'à les charbons sont altérés depuis les affleurements une distance de près de 800 mètres.

DES TERRAINS DE LIGNITE DE PROVENCE.

435 l'argile et du calcaire qui se trouvent presque toujours mêlés au gypse, soit en particules indiscer-

nables, soit en petites veines, on admettra sans doute qu'une partie de pyrite peut en donner trois de gypse. Les pyrites décomposées dans les moulières en produiraient par conséquent 990.000.000 de tonnes : c'est à très-peu près le chiffre auquel je suis arrivé pour la richesse en gypse du terrain d'Aix.

Mais, comme il est probable que tous les chiffres sur lesquels j'ai établi ces calculs ont été exagérés dans la première partie, et au-dessous de la

réalité dans la seconde, on peut penser que la

quantité de sulfate de chaux produite par les mou-

lières a été plus que suffisante pour former le gypse du bassin d'Aix. Une partie de ce sulfate aura sans doute été emportée à la mer; une autre

portion aura été retenue dans les couches des terrains inférieurs, ainsi que le font voir quelquesunes des analyses que j'ai rapportées. Je crois inutile de mentionner ici divers faits observés clans le terrain à gypse d'Aix, et dont la théorie qui précède pourrait seule rendre raison. J'ai voulu me borner à la présenter comme donnant l'explication la plus satisfaisante de la présence du sulfate de chaux dans cette formation. Il y a tout lieu de croire que l'on pourrait expliquer d'une manière analogue l'origine de la plupart des gypses de sédiment; mais des observations minutieuses seront nécessaires pour constater, dans chaque circonstance, l'altération des roches plus anciennes, altération dont il ne sera peut-être pas toujours possible de retrouver les traces. Ce n'est qu'après avoir enregistré plusieurs faits de ce genre,